Violente attaque de Djaballah contre l’armée algérienne
La destitution du président égyptien Mohamed Morsi par l’armée semble rappeler au chef islamiste Abdallah Djaballah de très mauvais souvenirs. Ce qui se passe dans ce pays a donné de la matière à ce personnage en perte de repères pour se lancer dans une diatribe d’une rare violence contre l’ANP, à l’occasion d’une conférence de presse qu’il a animée, aujourd'hui lundi, au siège de son parti. «Ce qu’ils ont fait en arrêtant le processus électoral en 1992 est un crime contre la démocratie», a-t-il lâché devant les journalistes qui ne s’attendaient sans aucun doute pas à un tel ton. Le président du Front de la justice et du développement fait indirectement le lien entre la situation en Egypte et ce qui s’est passé en Algérie avec l’arrêt du processus électoral. Pour celui qui se présente, à l’occasion, comme « le fondateur des Frères musulmans» en Algérie vers le début des années 80, «le prétexte qu’ils (les militaires) ont inventé, selon lequel les islamistes usent de la démocratie pour l’interdire ensuite, est un pur mensonge». Accusant les militaires de «putschistes», d’«antinationalistes» et d’«inhumains», le chef islamiste ne s’arrête pas là puisqu’il affirme même être convaincu que «les agissements» de l’armée demeurent les mêmes jusqu’à ce jour. Il impute d’ailleurs la responsabilité de l’échec de ses anciennes formations politiques aux «agissements des services de renseignement et du ministère de l’Intérieur» qui, dit-il, n’ont jamais cessé de le poursuivre. Il va même jusqu’à impliquer l’ancien ministre de l’Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, dans ces accusations. «Même Zerhouni a reconnu que c’est le pouvoir qui a fomenté ces coups contre moi», a-t-il confié aux journalistes présents. Djaballah n’a, par ailleurs, pas ménagé Amara Benyounès qu’il a traité «d’ignorant». Il a également fait état de «contacts» entre sa formation et le MSP d’Aderezzak Mokri en vue de la présidentielle de 2014.
Amine Sadek
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