Les redresseurs du FLN après la désignation de Lebid : «Belayat n’est qu’un sous-fifre de Belkhadem»
La désignation de Hadj Mohamed Lebid à la tête du groupe parlementaire du FLN attise les tensions au sein de l’ex-parti unique. Pour le mouvement de redressement, qui a proposé une liste de noms pour le renouvellement des instances de l’APN, c’est un «coup de couteau dans le dos». Aucune de ses propositions n’a été retenue. «C’est pourtant Belayat qui nous a demandé de faire des propositions», s’exclame un des animateurs du mouvement de redressement qui dit avoir «cru un moment» que cle coordinateur du bureau politique allait «jouer la carte du changement» et tenir compte des avis des uns et des autres. Finalement, lance notre interlocuteur avec dépit, «il a désigné l’homme adoubé par l’ex-secrétaire général du parti». «Il n’est donc pour moi qu’un sous-fifre de Belkhadem». Pour ce «redresseur», la désignation par Abderrahmane Belayat de Lebid est une preuve supplémentaire que le coordinateur national est toujours subordonné à l’ex-secrétaire général du parti destitué par le comité central en janvier dernier. «Le temps commence à nous donner raison. Au fil des semaines et des mois, Belayat qui traîne les pieds pour organiser l’élection d’un secrétaire général exécute un plan machiavélique qui vise à pourrir davantage la situation pour empêcher toute solution à la crise en dehors d’un Belkhadem comme ultime recours», relève-t-il, affirmant que les redresseurs se mettent en ordre de bataille pour remobiliser les troupes à la faveur des échéances futures. «S’il peut s’appuyer sur la faune d’affairistes placés par Belkhadem au comité central, il sera difficile pour lui de faire face à la colère de la base militante. Nous travaillons dans ce sens», assure-t-il, reconnaissant que la bataille reste difficile et incertaine tant les responsables des différentes instances dirigeantes et d'assemblées élues sont des proches de Belkhadem. A titre illustratif, Mohamed Lebid a été désigné par Belkhadem «mouhafadh» (commissaire politique) de Sidi Bel-Abbès. Il y a aussi Bahaeddine Tliba, qui était au Front national démocratique. «S’il est au FLN, c’est grâce à la volonté de Belkhadem qui voyait en lui un éventuel bailleur de fonds pour sa probable future campagne présidentielle», souligne notre interlocuteur. Idem pour Mohamed Djemaï, élu sur une liste indépendante avant de rejoindre les couleurs du FLN. «Nous nous sommes soulevés pour combattre le pouvoir de l’argent incarné par toutes ces personnes qui gravitaient autour du secrétaire général et qui continuent à œuvre inlassablement pour le faire revenir. Notre combat est clair : retirer à ces affairistes les clés du FLN et le remettre sur les rails pour en faire un grand parti», précise ce redresseur qui confirme la poursuite durant ce mois de Ramadhan des regroupements de militants au centre du pays.
Sonia B.
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