Dérapage verbal de l’ambassadeur d’Egypte lors d’un point de presse à Alger : lapsus ou arrogance ?
Lors d’un point de presse auquel il a convié un nombre limité de journaux algériens, l’ambassadeur égyptien à Alger, Azeddine Fahmy, s’est laissé commettre un grave dérapage verbal, en déclarant que «l’Egypte n’est pas l’Algérie» et que «les Egyptiens sont des gens pacifiques et ne vont pas se laisser entraîner dans la violence», en réponse à une question sur les risques de glissement vers «le scénario algérien» dans les années 1990. Cette petite phrase a été rapportée dans des comptes-rendus publiés par la presse cairote, mais n’a encore suscité aucune réaction officielle de la part d’Alger, ni de la part des journalistes présents au point de presse de l’ambassadeur. Même s’il est vrai que l’orateur a ensuite essayé de se rattraper, en précisant que «la situation égyptienne est différente de la situation algérienne, au moins sur les plans topographique et géographique». Dans le langage diplomatique, de tels propos sont assimilés à une offense envers le pays hôte. Une déclaration qui donne, en tout cas, l’impression que les Egyptiens ne se sont pas encore remis de leur croisade contre l’Algérie et les Algériens de 2010, suite au fameux match de football entre les équipes des deux pays, et que leur arrogance demeure vivace. Est-ce vraiment le message que le diplomate égyptien aurait voulu faire passer aux journalistes algériens présents à son point de presse, à un moment où l’Egypte, confrontée à une grave crise politique et économique, a plus que jamais besoin du soutien de l’Algérie pour passer cette épreuve ? Ou alors les propos de l’ambassadeur ont-ils été mal transcrits ? Une clarification de l’ambassade d’Egypte s’impose, en tout cas.
Lina S.
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