Accueillons Snowden !
Par M. Aït Amara – La loi du talion comme la règle de la réciprocité dictent à notre pays d’accueillir l'ex-consultant du renseignement américain, Edward Snowden, bloqué dans la zone de transit de l'aéroport de Moscou depuis le 23 juin dernier. Les Etats-Unis n’ont-ils pas accueilli Anouar Haddam, l’Allemagne Rabah Kebir, la France Abdelbaki Sahraoui, la Suisse Mourad Dhina et la Grande-Bretagne la plus grosse vague de militants du FIS qui y sont partis récolter de l’argent et des armes au profit des groupes islamistes armés pour commettre des massacres en Algérie ? Mais il est vrai qu’il est loin le temps où notre pays se trouvait du côté des nations qui avaient leur mot à dire, qui ne se complaisent pas dans la position du défenseur attendant que l’ennemi piétine son sol avant de le repousser. L’Algérie d’hier était l’Iran et le Venezuela d’aujourd’hui. Elle se dressait fièrement contre l’impérialisme de l’Ouest qui plaçait des marionnettes à la tête de pays aux fins de les contrôler, de les discipliner. L’Algérie d’hier contrebalançait les velléités colonialistes de l’Occident en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique latine, en armant et formant les mouvements de libération. L’Algérie d’hier accueillait les opprimés traqués par les services secrets occidentaux et leur offrait sa protection ; rien que de se trouver sur le territoire de l’Algérie d’hier était déjà une protection. L’Algérie d’hier tapait du poing sur la table pour que l’ordre mondial léonin fût aboli. L’Algérie d’hier aurait accueilli Edward Snowden à bras ouverts, comme elle avait reçu Carlos, Abou Nidal et tellement d’autres bêtes noires des asservisseurs à qui elle donnait des sueurs froides. Dans l’Algérie d’hier, le président mourait sur un lit de l’hôpital Mustapha et tournait le dos à son homologue français dans les couloirs de l’ONU, lorsque celui-ci se laissait aller à quelque attitude hautaine. Qu’elle est loin cette Algérie-là.
M. A.-A.
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