Pendant que l’Egypte coule, Sawiris réclame un milliard de dollars
L’homme d’affaires égyptien Naguib Sawiris profite de toutes les situations pour faire du business. Ainsi, pendant que son pays traverse une des épreuves les plus difficiles de son histoire, et alors que les nouvelles institutions installées au lendemain du redressement du 3 juillet ne se sont pas encore stabilisées, le patron d’Orsascom s’empresse déjà de réclamer le milliard de dollars que son groupe a été obligé de payer sous le règne de Mohamed Morsi, pour évasion fiscale ; une somme pour laquelle il était poursuivi bien avant l’arrivée des Frères musulmans au pouvoir. C’est ce qu’il a formulé dans une récente interview à une chaîne de télévision égyptienne privée, dans laquelle il exprime, au passage, son allégeance au nouveau régime. Il révèle que lui et sa famille réfléchissaient à une action en justice pour récupérer la somme d’un milliard de dollars d’impôts qu’ils avaient payés parce qu’ils pensent que «l’administration de Mohamed Morsi avait pris cet argent injustement pour des mobiles purement politiques», clame-t-il. Un argument qu’il ne peut faire valoir pour justifier l’énorme escroquerie dont il s’est rendu capable en Algérie, à travers sa filiale de téléphonie mobile Djezzy. Jouant comme à son habitude sur les sentiments, Naguib Sawiris promet de «faire don de ce milliard de dollars à l’Egypte, une fois l’avoir recouvré». Pour lui, avec une bonne gestion du Fonds d’aide pour l’Egypte, son pays pourrait se passer des aides de certains pays du Conseil de coopération du Golfe, lesquels ont promis d’octroyer au total 12 milliards de dollars depuis la mise à l’écart des Frères musulmans. Naguib Sawiris s’engage dès maintenant à investir de nouveaux projets pour, dit-il, «permettre un nouvel essor économique» de son pays. Un appel du pied clair aux nouvelles autorités pour ramasser encore plus d'argent dans un pays où plus de la moitié de ses concitoyens crèvent de faim.
R. Mahmoudi
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