Mohamed Morsi a été écarté pour avoir trafiqué les élections présidentielles
Pour parvenir à leurs fins, c’est-à-dire prendre le pouvoir, les Frères musulmans ont fraudé dans l’élection qui a permis à Morsi de devenir président en Egypte. Pour Amina Tharwat Abaza, dirigeante du mouvement associatif humanitaire égyptien, Morsi n’a pas été élu démocratiquement. Selon elle, c’est le général Chafiq qui avait remporté les élections présidentielles. «Mais, explique-t-elle, les Frères musulmans ont menacé de mettre le pays à feu et à sang si Morsi n’était pas déclaré vainqueur. L’armée a fini par céder par crainte d’un bain de sang.» Elle énumère les «ficelles» utilisées par les islamistes pour fausser le résultat du vote à l’élection présidentielle dont la falsification des listes électorales et la manipulation des bulletins de vote. Elle cite le cas d’un électeur qui a disposé de 60 bulletins différents, utilisables dans plusieurs bureaux de vote. Elle estime que l’étalement des élections sur plusieurs jours a été décidée pour rendre plus facile ce genre de fraude. Autre affaire de fraude citée par Amina Tharwat Abaza : l’imprimerie nationale a émis plusieurs centaines de milliers de bulletins de vote destinés au bourrage des urnes. Ce n’est pas tout, une autre ruse consistait en l’obstruction volontaire organisée par les votants pro-Morsi qui constituaient des files d’attente interminables qui ne bougeaient pratiquement pas. Les autres votants las d’attendre finissaient par rentrer chez eux. Les islamistes ont utilisé la menace contre les anti-Morsi et surtout les chrétiens pour les dissuader d’aller voter. Les magistrats chargés par la loi de superviser les bureaux de vote ont refusé de le faire quand ils ont constaté devant les bureaux de vote les attroupements en masse des Frères musulmans qui exerçaient des pressions sur les votants pour les obliger à voter Morsi. L’armée aussi bien que les forces politiques savaient que Morsi n’avait pas une légitimité suffisante et, le moment venu, ont décidé de mettre fin à son pouvoir. Morsi avait aggravé son cas avec une gestion désastreuse du pays. Sous sa présidence, les Frères musulmans ont tenté de faire passer des lois inspirées de l’obscurantisme pour autoriser le mariage des filles mineures et même enfants ; pour supprimer la scolarité obligatoire des enfants et la gratuité de l’enseignement primaire. Sur le terrain, ils ont commencé à faire régner la terreur contre les chrétiens accusés d’être des «croisés» ennemis de l’Egypte et de l’islam ; des églises ont été incendiées, et des chrétiens assassinés, sans aucune condamnation du gouvernement. Ils se sont attaqués aussi aux chiites. Ils ont payé des hordes pour empêcher les magistrats de la Haute Cour constitutionnelle de se réunir pour statuer sur la validité du vote sur la Constitution. Amina Tharwat Abaza établit une liste interminable des dépassements commis par Morsi et les Frères musulmans. «Le peuple, qui est la source de la légitimité démocratique, n’a pas accepté, conclut-elle, de vivre 3 ans de plus sous ce régime criminel pour respecter une échéance électorale qui serait évidemment truquée et falsifiée comme la précédente. Alors, le peuple a imposé sa volonté.»
Karim Bouali
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