Abdelaziz Bouteflika rapatrié sans tambour ni trompette : ce président qu’on nous cache
Aucune annonce officielle, ni officieuse d’ailleurs, n’a été faite par le gouvernement concernant le retour du président Bouteflika à Alger après un séjour à Paris qui a commencé le 27 avril dernier, pour son hospitalisation au Val-de-Grâce suite à un AVC puis sa convalescence à l’établissement des Invalides. C’est l’AFP qui a donné l’information en quelques lignes, se référant à des sources aéroportuaires. C’est ainsi que les Algériens ont appris que l’avion qui ramène le Président à Alger a décollé de l’aéroport Le Bourget, à Paris. En 2005, pour un événement similaire, Abdelaziz Belkhadem, alors représentant personnel du président Bouteflika, avait annoncé, quatre jours avant, le retour du Président. «Une chose est sûre, le président de la République sera là avant le 31 décembre», avait-il affirmé le 25 décembre. Son assurance tranche, aujourd’hui, avec la discrétion, voire le secret jalousement entretenu, jusqu’à la dernière minute, par les officiels algériens, sur la date du retour du Président. Pourtant, aussi bien le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, que les présidents de l’APN, Larbi Ould Khelifa, et du Sénat, Abdelkader Bensalah, ainsi que les ministres des Affaires étrangères, Noureddine Medelci, des Travaux publics, Amar Ghoul, et de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville, Amara Benyounès, ne rataient pas une occasion de dire un mot concernant l’état de santé du Président et même d’annoncer son retour. Il y a une semaine, une information – de source présidentielle, avait-on souligné – a circulé avec insistance à propos du retour «dans quelques heures» du Président. Mais il s’est avéré ensuite que ce n’était qu’une rumeur. Une chose est sûre : en juillet 2013, le retour en Algérie du président Bouteflika n’a pas eu le même cachet populaire que celui de décembre 2005, il y a près de huit ans, quand il avait été accueilli par un bain de foule ; on se souvient encore des images prises sur la place du 1er-Mai et diffusées en direct par la télévision. L’état de santé du Président, encore en convalescence, selon les informations disponibles, ne lui permet pas aujourd’hui cet exercice auquel certains, dans son entourage, auraient sans doute voulu qu’il se prête.
Kamel Moulfi
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