Près de 100 travailleurs de Tiguentourine en sit-in à Alger
Sans emploi ni revenu depuis le début du mois courant, près de 100 employés au complexe gazier de Tiguentourine observent depuis ce matin un sit-in permanent au niveau du siège central de l’UGTA. Ces employés, dont des cadres ayant exercé de longues années au sein de l’administration de ce complexe détenu majoritairement par le groupe Sonatrach, se retrouvent du jour au lendemain sans travail, disent-ils. Ils accusent Sonatrach d’avoir résilié sans motif valable et sans préavis le contrat avec la société sous-traitante qui employait en tout 187 personnes. «La Sonatrach cherche apparemment à trouver des postes de travail pour les gens de la région dans le cadre de la nouvelle instruction du Premier ministre. Elle n’a pas trouvé mieux que de nous mettre au chômage pour embaucher d’autres employés de la région qui n’ont ni notre qualification ni notre expérience. C’est une démarche sectaire», tonne un des protestataires qui en a gros sur le cœur. Les autres se demandent pourquoi en tant qu’Algériens, ils n’ont pas le droit de travailler au sud. Pour eux, l’instruction de Abdelmalek Sellal obligeant les entreprises implantés dans le Sud de recruter des autochtones est un précédent grave qui «porte atteinte à l’unité nationale» en ce sens que les gens du Nord ne doivent pas travailler au sud. «Désormais, on privilégie le lieu de la résidence au détriment de l’expérience et de la qualification. C’est grave et aberrant !» fulmine un employé qui rappelle avoir risqué sa vie durant l’attentat terroriste qu’a subi ce site gazier en janvier dernier pour préserver les installations. «La Sonatrach a repris la moitié des employés de cette société sous-traitante. Et l’autre moitié dont je fais partie se retrouve dans la rue, sans rien. Pas la moindre compensation ne nous a été offerte», dénoncent encore ces travailleurs selon lesquels Sonatrach a déjà fait appel, de gré à gré, à un autre sous-traitant qui doit recruter ses employés à travers l’Agence nationale de l’emploi. L’Anem va inévitablement mettre à exécution l’instruction de Sellal en privilégiant les gens de la région. Malgré leur expérience et leur maîtrise du terrain, ils disent n’avoir aucune chance d’être repris par ce nouveau sous-traitant. Face à cette injustice, les employés interpellent le secrétaire général de la Centrale syndicale pour plaider leur cause auprès des hauts responsables du pays.
Sonia B.
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