Un plumitif au service du Makhzen crache son venin sur l’Algérie
Le directeur général de l’agence de presse du Makhzen (MAP) jubile à l’idée que le Maroc pourra, en toute impunité croit-il, continuer à bafouer les droits de l’Homme au Sahara Occidental qu’il occupe. C’est du moins la lecture qu’il fait d’un texte du Conseil de sécurité concernant la mission de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental). Le DG de la MAP considère comme une victoire de la diplomatie du Makhzen le fait que la résolution du Conseil de sécurité n’ait pas doté la Minurso d'un mécanisme de surveillance des droits de l'Homme comme le voulaient les Etats-Unis. Du coup, il ne rate pas l’occasion de s’en prendre à l’Algérie. Il pense certainement que la peur de cibler les Américains, alliés traditionnels de la monarchie marocaine, l’autorise à s’attaquer aux Algériens – traités d’irascibles – qu’il désigne comme les auteurs de la proposition de faire protéger les droits de l’Homme au Sahara Occidental par la Minurso. Il accuse notre pays d’utiliser sa force économique pour les besoins de sa diplomatie. Manifester sa solidarité agissante aux victimes sahraouies d’atteintes aux droits de l’Homme devient, pour ce plumitif au service du Makhzen, une «manœuvre attentatoire à la souveraineté nationale du Maroc». Or, ce n’est pas uniquement l’Algérie mais également, et avant tout, les organisations internationales de défense des droits de l'Homme qui protestent contre la répression que subissent les militants sahraouis et plaident pour la mise en œuvre d'un mécanisme de surveillance des droits de l'Homme dont est privée la Minurso. C’est Amnesty International qui a, tout récemment, dans un communiqué, demandé au roi d'Espagne d’intervenir auprès des autorités marocaines sur la question du respect des droits de l'Homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental et sur les «abus commis dans les territoires occupés du Sahara Occidental» comme «l'usage excessif de la force contre les Sahraouis, la torture et les restrictions sur les libertés d'expression, de réunion et d'association». C’est toujours Amnesty International qui regrette que le Conseil de sécurité n’ait pas mis en place cet instrument de surveillance international des droits de l'Homme qui manque à la Minurso pour s’opposer au non-respect des droits de l'Homme, la répression des journalistes, ainsi que la violence à l'encontre des femmes et contre l'utilisation, par les forces de sécurité marocaines, de la torture et les mauvais traitements contre les détenus sahraouis. Le Maroc croit que l’Algérie est une cible facile. Pas seulement aux plans diplomatique et médiatique, comme le prouve la véritable agression que subit notre pays à travers l’intense trafic de drogue qui passe par les frontières marocaines. Une véritable mise en garde, certes en termes diplomatiques, a été adressée au Maroc après les dernières saisies de kif sur le territoire national et la certitude qu’il s’agit d’un trafic organisé destiné à nuire à l’Algérie. Idem pour le trafic de carburant à destination du Maroc. Est-ce une façon pour ce pays de faire face à la crise économique qui l’étrangle sans perspectives d’issues possibles ? Dans tous les cas, l’Algérie, par les voix les plus officielles, a laissé entendre qu’elle ne resterait pas les bras croisés devant cette situation.
Kamel Moulfi
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