Sofiane Djilali appelle à une élection présidentielle anticipée
Interpellé par la situation de blocage des institutions due à l’incapacité du président Bouteflika à assumer pleinement ses fonctions et devant les graves dangers qui guettent le pays, le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali, a lancé, aujourd'hui samedi, une «Initiative pour une sortie de crise» dans laquelle il plaide pour l’organisation d’une élection présidentielle anticipée en décembre 2013. Pour Sofiane Djilali, cette solution est «une issue conforme à la Constitution et prenant en compte les contraintes objectives et les nécessités d’une mise en sécurité de l’Etat algérien doit être un objectif stratégique». Le président de Jil Jadid prend ainsi ses distances avec les partisans d’une application stricte de l’article 88 de la Constitution qui évoque la déclaration de la vacance du poste de président de la République, en raison, explique-t-il, de l’impossibilité d’appliquer cette disposition de la loi fondamentale du pays. «Durant trois mandats, le président Bouteflika a vidé de leur substance toutes les institutions. Il a concentré l’ensemble des leviers de la décision politique. Aujourd’hui, comble du paradoxe, il n’y a plus que lui-même qui puisse se faire appliquer l’article 88, qui était prévu pour justement parer à l’indisponibilité du premier magistrat», estime M. Djilali. Ce dernier pointe surtout le fonctionnement des institutions qui ne sont pas à même d’assumer leur responsabilité dans une période aussi grave pour le pays. «L’article 88 devient inapplicable car l’institution qui en est responsable ne peut l’assumer, mais également parce que le pays ne peut affronter immédiatement une élection aussi cruciale pour son avenir», explique-t-il. Et si le président de Jil Jadid met en exergue l’impossibilité d’appliquer la solution de l’«empêchement», il n’en demeure pas moins que, pour lui, organiser la présidentielle à son échéance connue, c’est-à-dire, en avril 2014, reste «une solution dangereuse». C’est pour toutes ces raisons que M. Djilali défend l’option d’une élection présidentielle anticipée avant la fin de l’année en cours. Pour lui, le délai imparti «permettrait une préparation convenable tant des organisateurs que des futurs participants et, par ailleurs, éviterait une trop longue vacance en gagnant quatre mois sur le terme du mandat». Par conséquent, Jil Jadid interpelle le président de la République pour qu’il annonce «de son propre chef» l’organisation d’élections anticipées dès la fin de cette année.
Amine Sadek
Comment (37)