L’Algérie va assécher les réservoirs d’essence marocains
Les mesures prises il y a seulement quelques semaines par les autorités pour endiguer la contrebande de carburant aux frontières semblent avoir rapidement produit leurs effets. Dans plusieurs régions frontalières, à l’ouest du pays, la situation est vécue comme une libération par les populations locales qui, à leur grand bonheur, assistent à la disparition quasi complète des longues chaînes devant les stations d’essence. Mieux vaut tard que jamais, dirons-nous à propos de cette réaction certes tardive des autorités, mais finalement efficace, si l’on en juge par le soulagement exprimé par les citoyens. C’est lors d’un conseil interministériel présidé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, que plusieurs mesures concrètes avaient été prises pour renforcer le contrôle dans les zones frontalières concernées par ce fléau qui cause un déficit net de 1 milliard de dinars par an à l’économie nationale. Si les services des Douanes sont chargés de mener sur le terrain les dispositifs de lutte, comme cela se faisait auparavant, cette fois-ci, le gouvernement a battu le rappel de tous les services de sécurité, appelés à coordonner leur action avec les douaniers. La chasse aux véhicules dotés de réservoirs spéciaux et aux trafiquants de tous bords (pompistes, hallaba, fellahs…) est donc ouverte, en sus de la surveillance renforcée sur tout le tracé frontalier. Instruction a été aussi donnée de surveiller de près les véhicules habituellement chargés de transporter les quantités de carburant grâce à des réservoirs spécialement aménagés. Selon certaines sources, la plupart des véhicules légers utilisés dans les opérations de contrebande sont le modèle Renault 25, en raison des gros réservoirs dont ce véhicule dispose. Ainsi, si du côté algérien les citoyens peuvent maintenant s’approvisionner aisément en essence ou en mazout en un laps de temps très court au niveau des stations, il faut dire que de l’autre côté des frontières, dans l’est marocain, c’est plutôt l’inquiétude qui s’est installée. Et pour cause. Ce sont les sources d’approvisionnement à partir de l’Algérie en carburant dont le prix est soutenu par l’Etat algérien qui se retrouvent taries.
Amine Sadek
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