Les redresseurs du RND à Bensalah : «Vous jouez avec le feu !»
Les redresseurs du RND adressent une sévère mise en garde au secrétaire général par intérim, Abdelkader Bensalah. Mécontents de la démarche suivie pour préparer le 4e congrès, les redresseurs, à leur tête Yahia Guidoum et ses proches collaborateurs, menacent de reprendre la contestation pour réclamer, cette fois-ci, le retrait de confiance à celui qu’ils accusent d’avoir consolidé la position des pro-Ouyahia. Comme premier acte exprimant leur mécontentement, les redresseurs ont refusé de répondre à l’appel lancé par Bensalah pour fixer les modalités d’organisation des congrès régionaux. «La démarche est biaisée dès lors que les coordinateurs de wilaya sont les mêmes qu’à l’époque d’Ouyahia. Il aurait été plus judicieux et surtout plus juste d’opérer d’abord des changements dans l’encadrement régional et local avant d’engager ce processus», souligne-t-on. Mais Abdelkader Bensalah a refusé de les écouter. Il n’a fait qu’à sa tête. «Au fil des jours, il nous donne encore la confirmation qu’il travaille pour que rien ne change. D’ailleurs, il continue de s’entourer des anciens collaborateurs d’Ahmed Ouyahia», affirme notre source. Les redresseurs ont demandé le changement de 15 coordinateurs régionaux dont celui d’Alger, Seddik Chihab. En vain. Leur demande est restée, jusque-là, lettre morte. «Maintenir des gens décriés ne va pas faciliter le rassemblement. Au contraire. Bensalah, par sa passivité, est en train d’exacerber les tensions», poursuit notre source. Le pire pour les redresseurs qui ont poussé Ouyahia à démissionner est qu’ils se retrouvent minoritaires au sein de la commission technique de préparation du congrès. Pour eux, «c’est inacceptable». Sur 217 membres de la commission nationale de préparation du congrès, il y a à peine une vingtaine de redresseurs. Le mouvement pour la sauvegarde du RND se sent ainsi humilié. «C’est une gifle et une insulte à notre combat de longue haleine pour préserver le RND», peste notre interlocuteur, pour qui «Bensalah joue avec le feu». Les redresseurs refusent de se taire devant cette «injustice». Pour défendre leur place au sein du parti et éviter un congrès sur mesure au profit des pro-Ouyahia, les redresseurs multiplient les réunions de mobilisation de la base militante. Ils disent envisager tous les scénarios possibles dont celui d’empêcher la tenue des congrès régionaux. «Rien ne va se faire sans nous», jurent-ils, affirmant qu’ils ne laisseraient personne récolter le «fruit» de leur lutte acharnée contre l’ex-secrétaire général. Les redresseurs tiennent à préciser qu’ils se sont révoltés contre les pratiques d’exclusion et de marginalisation de la base militante. Ces pratiques continuent sous Bensalah. «Soit il change de politique, soit on le change», lance notre interlocuteur, sûr de lui. La rentrée sociale risque ainsi d’être «chaude» pour le RND. Le compte à rebours pour la tenue du 4e congrès étant déjà lancé, les redresseurs n’ont plus de temps à perdre. Réussiront-ils à s’imposer au sein du parti comme force du changement ? Gagneraient-ils leur bataille face à Bensalah ? Pas si sûr, tant les élus aussi bien au niveau national qu’aux niveaux local et régional sont avec le secrétaire général par intérim. Le pari semble ainsi difficile à gagner.
Sonia B.
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