Une campagne choquante contre les sans-papiers en Grande-Bretagne
«Go home or face arrest» (rentrez chez vous sinon vous serez arrêtés). Cette phrase imprimée sur des affiches géantes est le nouveau slogan de la campagne lancée par les autorités britanniques contre les immigrés clandestins fort nombreux au Royaume-Uni. Le support de diffusion est tout aussi surprenant que la campagne elle-même. Ce slogan en 4X3 incitant les sans-papiers à rentrer au pays d’origine est en effet affiché sur des camions à la manière d’une publicité. Ces camions sillonnent toutes les villes de la Grande-Bretagne. Mais cette campagne unique en son genre est essentiellement concentrée à Londres. La capitale britannique, l’une des plus importantes places financières du monde, est particulièrement prisée par les sans-papiers venus des quatre coins de la planète pour réaliser leur «rêve européen» avant de sombrer dans une désillusion inconsolable. Les autorités britanniques, dont les services de sécurité mènent actuellement une véritable chasse aux clandestins, proposent des avantages à ceux qui voudraient se porter volontaires à retourner dans leur pays d’origine. Parmi ces avantages, un billet d’avion gratuit. Paul Wylie, directeur du service d’immigration à Londres, appelle les Londoniens à soutenir la démarche gouvernementale et menace les immigrés clandestins de sévères sanctions une fois arrêtés. Des sanctions qui peuvent aller jusqu’à l’interdiction d’entrée dans le territoire britannique pour une longue durée. Si l’immigré clandestin tente de s’échapper et refuse d’obtempérer à l’ordre d’un policier, il risquerait des poursuites judiciaires. Bien qu’il n’y ait pas de chiffres, de nombreux Algériens se trouvent en situation irrégulière en Grande-Bretagne. A Finsbury Park, un des quartiers les plus fréquentés par les immigrés maghrébins, on retrouve beaucoup d’Algériens sans papiers dont certains y vivent depuis plusieurs décennies. Ces immigrés travaillent dur pour gagner très peu. Longtemps utilisés pour booster la croissance économique et augmenter la productivité, ils risquent aujourd’hui de se retrouver dans leur pays d’origine, sans repères ni avenir. Subissant la crise économique traduite notamment par un fort taux de chômage, le gouvernement britannique met en avant les clandestins comme s’ils étaient à l’origine de la faillite de leur modèle économique. En France, dont le discours raciste et anti-immigration a fait son chemin, certains ultras sautent sur l’occasion pour demander à leur gouvernement de s’en inspirer pour «chasser» tous les immigrés en situation irrégulière.
Sonia B.
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