Une sénatrice menacée de mort par le lobby de Bernard-Henri Lévy demande la protection du Président
Participant aux côtés de collègues parlementaires de gauche comme de droite à une réflexion visant la possibilité d’étiqueter les produits issus des colonies israéliennes en Cisjordanie, commercialisés en France avec la mention «Made in Israël», en totale contradiction avec le droit français et international, la sénatrice française Sylvie Goy-Chavent a été menacée de mort. Choquée par l’ampleur de la levée de boucliers qui s’est opérée et la violence des réactions contre sa personne en France et en Israël, alors qu’elle a simplement fait son travail de parlementaire consciencieuse, la sénatrice a décidé de saisir le président français François Hollande de cette affaire. «Depuis quelques jours, des groupes proches de l’extrême droite israélienne se déchaînent contre moi et appellent ouvertement à la haine et à la violence. Hier, un message à peine voilé appelant à la guerre civile et demandant explicitement au gouvernement israélien de mener des attaques contre la France a également été publié sur un site internet», explique-t-elle dans sa lettre. Le pire est que, relève-t-elle, «différentes personnes, notamment des parlementaires», lui ont «conseillé» de faire preuve de «la plus grande prudence», évoquant même «la possible intervention contre moi des services spéciaux d’une puissance étrangère», allusion au Mossad, les services secrets israéliens. Le lobby sioniste, terré dans les médias et la finance, est tellement puissant dans l’Hexagone qu’il fait peur jusqu’aux personnalités politiques. Des éléments aussi graves que suffisants pour contraindre la sénatrice à demander au président de son pays une protection contre de possibles représailles. «Alors que la France et ses valeurs semblent aujourd’hui menacées et que l’élue que je suis fait l’objet de graves menaces, j’en appelle au président de la République pour faire respecter le droit et me permettre d’exercer mon mandat librement et en toute sécurité», écrit-elle dans sa correspondance à François Hollande. La sénatrice fait par ailleurs part de menaces qu’elle a reçues au moment où la Mission commune d’information du Sénat sur la filière viande, dont elle est rapporteuse, a rendu public son rapport traitant notamment de l’étiquetage de la viande issue des filières d’abattage sans étourdissement préalable. «Avant même la publication officielle de ce rapport, j’ai été victime d’insultes graves à caractère raciste, de diffamations publiques et de menaces de mort sur Internet», confie-t-elle en s’en remettant à la protection du président français.
Amine Sadek
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