FAF-Mobilis : une guerre d’intérêts qui n’a pas livré tous ses secrets
C’est désormais la guerre ouverte entre l’opérateur historique de téléphonie mobile, Mobilis, et la Fédération algérienne de football (FAF). Les accusations fusent et sans retenue. En cause ? Le déplacement de l’équipe du Real Madrid pour un match contre les Verts, négocié par Mobilis sans avoir associé la FAF. Et lorsque le PDG de Mobilis, Saâd Damma, martelait il y a trois jours que ce match en question allait bien se tenir tout en accusant ouvertement Mohamed Raouraoua de tenter de torpiller le projet, la gravité de ses propos ne pouvait laisser ce dernier sans réaction. Et la réplique n’a pas tardé. Dans un communiqué publié sur son site, la FAF a qualifié les déclarations du PDG de Mobilis sur l'organisation d'un match du club espagnol, le Real de Madrid, en Algérie, d'«irresponsables». La FAF remet donc à sa place l’opérateur en estimant que ce dernier «n’est pas qualifié» et «ne peut en aucun cas se substituer à la FAF pour l’organisation d’un match de football». «L'Equipe nationale de football n'est pas un outil publicitaire», assène la FAF, accusant au passage le PDG de Mobilis d'en abuser «gratuitement à des fins inexpliquées ou personnelles». Le PDG de Mobilis a donc eu droit à une volée de bois verte après avoir lui-même pris à partie, mais sans la citer directement, la FAF qu’il accuse de vouloir saboter la venue à Alger du club merengue. «Il n’est pas encore né celui qui veut nous empêcher de donner du bonheur au peuple algérien. C’est parce qu’en Algérie, il y a des personnes intègres qui veulent du bien pour le pays, nous n’accepterons jamais que la ligne rouge soit dépassée par quiconque», avait notamment déclaré le patron de Mobilis, déclenchant la réplique de l’instance footballistique. M. Damma assure qu’il a eu l’accord du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, du ministre de la Jeunesse et des Sports et celui de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication. Cela n’a pas empêché la FAF de se montrer aussi claire que ferme sur le projet de Mobilis. Les déclarations des deux parties qui se livrent ainsi à une scène d’enfantillage augurent d’une guerre d’intérêts qui n’a pas livré tous ses secrets.
Amine Sadek
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