Tunisie : les porte-voix d’Ennahda s’acharnent contre l’Algérie
La crainte d’une déflagration en Tunisie, après l’assassinat de l’opposant démocrate Mohamed Brahmi, suivie de la tuerie du Jebel Chaâmbi, sur les frontières algéro-tunisiennes, lundi dernier, est au centre du débat politique dans ce pays. Un débat où les partisans du mouvement Ennahda jouent toutes leurs cartes pour défendre un gouvernement complètement discrédité et harcelé de partout, et essayer d’intoxiquer et de détourner l’attention par des tirs groupés contre l’Algérie. Lors d’un débat télévisé diffusé mardi soir sur la chaîne Nessma TV autour de la situation sécuritaire et politique en Tunisie, un journaliste proche des thèses d’Ennahda, Safi Saïd, reprend une rengaine en vogue actuellement, accusant l’Algérie de participer à «un plan mondial», avec deux autres grands pays arabes, l’Egypte et l’Arabie Saoudite, pour faire échec à «l’expérience démocratique tunisienne». «L’Algérie, clame-t-il, ne voudrait pas que la démocratie tunisienne devienne un modèle, parce qu’Alger craint un effet de contagion immédiat.» Il dit détenir des informations selon lequel ces trois pays, en plus de deux puissances occidentales qu’il nous laissera deviner, se seraient engagés à verser des sommes importantes d’argent sous forme d’aides à la Tunisie – comme cela a été fait pour les Egyptiens –, si les islamistes d’Ennahda quittaient demain le pouvoir. Ces accusations n’ont pas convaincu les autres participants qui voient là une façon de fuir la responsabilité dans la détérioration de la situation sécuritaire et la déliquescence de l’Etat. Ce n’est pas la première fois que les médias et généralement les porte-voix proches du pouvoir de Tunis tentent de rejeter la responsabilité de l’insécurité et des actes terroristes qui se multiplient depuis quelques mois sur les Algériens. Certains journaux électroniques tunisiens se sont spécialisés dans l’information sécuritaire mêlant, à chaque fois, l’armée algérienne à ce qui se passe en Tunisie. La dernière en date, celle reprise par le mystérieux site de Radio Mosaïque qui ne se gêne pas de citer régulièrement des «sources sécuritaires algériennes», affirmant que le principal instigateur de l’attaque de Chaâmbi serait un Algérien d’Aqmi, nommé Abou Abderrahmane, à la tête d’un groupe terroriste dont la mission serait de déstabiliser la Tunisie, dont ils auraient fait une base arrière depuis fort longtemps.
Lina S.
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