Des manifestations de non-jeûneurs autorisées à Aokas et Tizi Ouzou
Une centaine de personnes ont participé à une marche aujourd’hui samedi dans la ville côtière d’Aokas (15 kilomètres à l’est de Béjaïa), pour dénoncer ce qu’ils appellent «l’ostracisme des autorités envers les non-jeûneurs» en Algérie. Les marcheurs, pour la plupart des sympathisants du MAK et des convertis au catholicisme, ont arpenté les principales rues de la ville, sous une surveillance étroite mais discrète des services de police qui étaient en civil. Les manifestants ont brandi plusieurs banderoles sur lesquelles on pouvait lire : «Halte au salafisme et au wahhabisme !» et «Punissez les voleurs de milliards, pas les non-jeûneurs !» La marche s’est achevée par un rassemblement et une prise de parole devant le bureau de poste de la ville, situé face au commissariat de police. Les intervenants se sont relayés pour dénoncer les atteintes à la liberté de culte et de conscience et dénoncer «la campagne de salafisation» qui a particulièrement été visible dans les régions de Kabylie depuis le début du mois de Ramadhan. Les manifestants se sont dispersés dans le calme vers 13h. Au même moment, un autre rassemblement de non-jeûneurs a été organisé au centre-ville de Tizi Ouzou, suivi d’une rupture du jeûne en public. Selon nos informations, le rassemblement initié par un groupuscule lié, là aussi, à la mouvance autonomiste, s’est achevé sans la moindre friction avec les autorités, ni avec les islamistes qui avaient pourtant menacé la veille d’intervenir pour empêcher cette action. Quelques centaines de personnes ont accepté de répondre à l’appel, mais beaucoup de ceux qui avaient signé la pétition, dont des personnalités connues dans le monde des arts et de la presse, n’ont pas jugé utile d’y prendre part.
Rabah Aït Ali
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