SNC-Lavalin plonge dans le rouge à cause de ses scandales algériens
Les projets libyens et algériens ont plombé les résultats de SNC-Lavalin (T. SNC), qui a enregistré une perte nette de 37,3 millions de dollars au deuxième trimestre, rapporte le quotidien canadien La Presse qui se réfère aux déclarations du président de SNC-Lavalin, Robert Card, lors d'une conférence téléphonique. Mais les pertes du groupe par rapport aux marchés algériens et libyens sont, visiblement, bien supérieures puisqu’elles sont estimées à pas moins de 120 millions de dollars. Les bénéfices réalisés par la société sur les autres marchés ont permis de tempérer ses pertes nettes globales. Ce responsable a expliqué que la perte attribuable aux actionnaires aurait été plus importante si ce n'avait été de ses revenus de placement. Sans le résultat net de 67 millions de dollars provenant des investissements dans les concessions d'infrastructure (ICI), SNC-Lavalin aurait encaissé une perte nette de 104,7 millions de dollars. Les scandales de corruption dans lesquels est impliqué le groupe canadien en Algérie continueront donc d’impacter ses comptes et ses finances, puisque la valeur de l'action boursière de l'entreprise a été affectée par les agissements illégaux de ses dirigeants. Conséquence : l’action du groupe a tout simplement fondu de 6% à la Bourse de Toronto, vendredi, pour clôturer à 40,38 dollars, en baisse de 2,62 dollars. «En raison des récents événements imprévus, liés à un contexte politique imprévisible qui évolue rapidement en Algérie et en Libye, nous avons encaissé des pertes d'exploitation combinées d'environ 120 millions de dollars dans les secteurs du pétrole, du gaz, des infrastructures et de l'environnement », a expliqué Robert Card. Cela n’empêche pas les responsables de Lavalin de se montrer optimistes pour les perspectives du groupe en Algérie, allant jusqu’à affirmer que des négociations se poursuivaient avec un client algérien, sans fournir d’autres détails quant à l’identité de ce dernier et sur la nature du marché en question. «La situation politique évolue dans les deux environnements, alors il est très difficile pour nous de dire si les résultats s'amélioreront», a, cependant, reconnu M. Card, assurant que SNC-Lavalin «contrôle tout ce qu'elle est en mesure de contrôler». «Mais je ne peux m'asseoir ici et vous promettre qu'il n'y aura plus de vagues à partir de maintenant. Nous avons beaucoup de choses qui fonctionnent bien, mais aussi d'autres qui sont moins reluisantes», a-t-il encore admis. Le siège social algérien de SNC-Lavalin avait été visé par une perquisition le 27 mai dernier. La justice enquête actuellement sur les conditions d’octroi d’un contrat de 825 millions de dollars à SNC-Lavalin en 2005 pour la construction de la centrale électrique de Hadjret Ennous, à Tipasa. Ce sont les surfacturations des travaux qui ont mis la puce à l’oreille des autorités qui ont ordonné les investigations.
Amine Sadek
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