L’ancien protégé du colonel Fawzi, Hichem Aboud, attaque l’Etat algérien en justice via une ONG suisse
Rentré au pays en catimini, par la grâce d’une décision secrète prise, dit-on, par le proche entourage du Président, Hichem Aboud a repris son rôle d’agitateur. Algeriepatriotique détient une lettre signée de sa main et adressée à une certaine Mme Simone Piazzini, secrétaire générale d’une ONG appelée Agence des Cités unies pour la coopération Nord-Sud, dont le siège se trouve en Suisse. Hichem Aboud informe la destinataire du courrier qu’il «porte plainte contre l’Etat algérien auprès de la Commission des droits de l’Homme» de Genève. «Comme convenu dans notre entretien téléphonique, écrit-il dans son courrier daté du 28 juillet 2013, je vous confirme mon intention de saisir votre ONG pour déposer, en mon nom, une plainte contre l’Etat algérien auprès de la Commission des droits de l’Homme de l’ONU dont je suis membre observateur accrédité par votre organisation». L’ancien exilé parisien explique que sa plainte porte sur «deux violations» de [ses] droits humains : «entrave à [sa] liberté de circulation» et «atteinte à [sa] liberté d’expression», car les deux quotidiens qu’il «dirige en Algérie» ont été «privés de la publicité des organismes publics». Hichem Aboud est-il en mission commandée en Algérie ? L’incartade de celui que même le MAOL accuse d’être à la solde de la DST française – à qui il est redevable parce qu'elle l’a aidé à récupérer sa femme et ses enfants d’Alger –, suscite une multitude d’interrogations : que font nos services de sécurité lorsqu’un des leurs est confondu d’intelligence avec une officine d’espionnage étrangère ? Qui a autorisé le «sous-marin» Hichem Aboud à revenir en Algérie sans être jugé, alors qu’une plainte a été déposée contre lui pour atteinte à un corps constitué ? Qui lui a accordé la faveur de fonder deux journaux et de bénéficier de la publicité étatique dès qu’il a mis les pieds sur le sol algérien ? Quel rôle le colonel Fawzi a-t-il joué dans cet accord secret ? Qui l’en a chargé ? Quelles sont les accointances du colonel Fawzi avec l’agent de la DST Hichem Aboud ? Qui a décidé de dérouler le tapis rouge à celui qui a passé dix ans en France à déstabiliser les institutions de l’Etat par le mensonge et la manipulation ? Cette nouvelle affaire Hichem Aboud lève un pan de voile sur des actions parallèles menées par des cercles en haut lieu dont les agissements nuisent aux intérêts du pays. Hichem Aboud feint d’avoir tourné la page de sa collaboration avec les services français, mais les connaisseurs savent que les officiers traitants gardent un lien à vie avec «leurs honorables correspondants», pour reprendre la formule employée dans leur jargon.
Karim Bouali
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