Pédophile gracié : vers une crise diplomatique entre Rabat et Madrid
L’annulation de la grâce accordée par le roi Mohammed VI à un pédophile espagnol multirécidiviste, condamné pour avoir violé onze enfants marocains, décidée sous la pression populaire, risque de n’avoir aucun effet, voire d’aggraver la situation. Et pour cause. L’ambassadeur d’Espagne à Rabat, Alberto Navarro, a affirmé au quotidien madrilène El Pais que Daniel Galvan ne pourra pas être livré au Marocains et qu’il devra purger le reste de sa peine (28 ans) en Espagne, et ce, conformément, précise-t-il, à la convention judiciaire signée entre les deux pays. Or, le communiqué du Palais royal, rendu public ce dimanche, indiquait que le ministre marocain de la Justice, Mustapha Ramid, devrait «examiner avec son homologue espagnol les suites à donner à l'annulation de cette grâce». L’ambassadeur espagnol révèle, à cette occasion, que le pédophile condamné a été rapatrié dès l’annonce de la grâce qui a été accordée par le roi du Maroc le 30 juillet dernier. Chose que les responsables et médias marocains feignaient d’occulter depuis l’éclatement du scandale. Cette attitude risque d’ouvrir une crise diplomatique entre les deux pays. Pour les Marocains, une annulation de la grâce qui ne serait pas traduite par l’extradition immédiate et la remise en détention du pédophile en question, comme le réclament nombre d’organisations de la société civile, n’est pas de nature à rétablir le calme et encore moins à aider le roi à sortir de cette mauvaise passe qui a gravement altéré son image.
Lina S.
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