Affaire du pédophile espagnol : un citoyen marocain demande à être déchu de sa nationalité et veut s’exiler en Algérie
Toutes les mesures prises par le roi du Maroc pour apaiser la tension provoquée par sa décision de gracier un pédophile espagnol coupable de viols sur 11 enfants marocains ne semblent pas suffire pour rétablir la confiance, brisée à jamais, envers une monarchie qui s’est dévoilée dans son insondable vilenie. C’est ce sentiment de honte de soi qui a poussé un citoyen marocain de 33 ans, résidant en Tunisie, et qui répond au nom de Khaled Kassimi, de faire le vœu d’être déchu de sa nationalité – par une demande officielle datée du 6 août 2013, qu’il a adressée au ministre de la Justice et des libertés de son pays, dans laquelle l’indigné expatrié formule sa volonté d’être déchu de la nationalité marocaine. Une lettre manuscrite et circonspecte écrite en arabe, qu’il décida de rendre public aussitôt : «Je soussigné, Khaled Kassimi, je viens par cette présente prier le ministre de la Justice et des Libertés de me déchoir de ma nationalité marocaine. Dans l’attente, je vous prie d’agréer mes sentiments de considération.» Contacté par Algeriepatriotique, Khaled Kassimi justifie son geste par un sentiment d’écœurement insoutenable qui l’étreignait à la suite de «la série de grâces que le roi despotique avait prises, dont la dernière est celle qui bénéficia au criminel espagnol qui a violé 11 mineurs ». Il dit ne plus vouloir porter la nationalité marocaine, lui et même ses enfants, «après le drame qui a frappé le Maroc et bafoué son honneur», s’indigne-t-il. L’affaire ne s’arrête pas là. Khaled Kassimi nous apprend qu’il a pris entre-temps attache avec l’ambassadeur d’Algérie à Tunis pour demander l’asile au «pays du million et demi de martyrs», et ce, dit-il, suite aux menaces verbales qu’a proférées contre lui le consul marocain à Tunis. Khaled Kassimi nous a priés de l’aider dans sa démarche courageuse et nous a promis de nous tenir informés de l’évolution de cette affaire dans les jours et les semaines à venir. Affaire à suivre, donc.
Lina S.
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