Le directeur d’El Adjoua reconnaît avoir détourné des milliards avec l’appui de «gens puissants au pouvoir»
«Pour qui il se prend, ce Algeriepatriotique ?» a éructé le directeur «apparent» d’El Adjoua à l’adresse de directeurs de publications assis autour d’une table à l’occasion d’un déjeuner offert par une entreprise privée, mardi dernier. «De toute façon, je vais les attaquer en justice», s’est-il engagé, sur le ton rogue de quelqu’un qui se croit intouchable. «Moi aussi j’ai des gens puissants qui me soutiennent», a-t-il lancé devant un parterre de responsables de journaux médusés devant une telle effronterie. En faisant cette déclaration, le directeur d’El Adjoua, un illustre inconnu dans la corporation à la tête d’un torchon, confirme donc avoir détourné les milliards tel que rapporté par notre journal, et certifie que cette vaste opération de vol n’a été rendue possible que grâce à des connivences au sein du pouvoir. Algeriepatriotique avait cité, dans son précédent article, le colonel Fawzi, limogé par sa hiérarchie pour des raisons liées à la gestion de la publicité institutionnelle et de ses accointances suspectes avec l’agent de la DST Hichem Aboud. Mais il est clair que cet officier est loin d’avoir pu échafauder une opération d’enrichissement illicite d’une telle envergure sans d’autres complicités, sans doute plus influentes. Le nom de Miloud Chorfi, président amorphe du groupe parlementaire du RND, avait également été cité, mais ce dernier a démenti toute relation avec cet organe de presse insignifiant qui a empoché 113 milliards de centimes de janvier 2011 à septembre 2012. Ce chiffre pourrait avoir atteint 180 milliards si on y ajoute la période manquante dans le document de la régie Anep dont nous détenons une copie et que nous mettons à la disposition de la justice. Algeriepatriotique ne manquera pas de poursuivre son enquête pour savoir quels sont ces «gens puissants au sein du pouvoir» qui détournent des milliards par le biais de ce pseudo-journal éclaté en trois publications et dont le seul intérêt est de servir d’emballage pour des annonces publiques source d’une grosse prébende. Une prébende tellement grosse que le directeur prête-nom d’El Adjoua, larbin de service de Miloud Chorfi que ce dernier convoque souvent à la terrasse de l’hôtel Safir, ex-Aletti, s’enorgueillissait, lors de cette même soirée, d’avoir importé un matériel ultrasophistiqué pour lancer une chaîne de télévision privée avec l’argent du contribuable. Décidément, il n’y a plus de limite à la voyouterie sous la République de Bouteflika. Nous attendons donc avec impatience la visite de votre huissier de justice, monsieur la serpillère de ses maîtres !
M. Aït Amara
Comment (65)