La population d’Azeffoun manifeste contre le terrorisme
La recrudescence des actes terroristes a fait bouger la population d’Azeffoun. Près de 4 000 personnes ont battu le pavé aujourd’hui pour dire «ça suffit» au terrorisme qui continue d’endeuiller la région. La marche contre le terrorisme s’est ébranlée devant le siège de l’APC, pour se terminer devant celui de la daïra. «Elle a été particulièrement émouvante», affirme à Algeriepatriotique une source locale. Un vibrant hommage a été rendu aux policiers fauchés par la bête immonde qui infeste encore les reliefs montagneux et accidentés de la région. Des familles victimes du terrorisme y ont pris part. La manifestation a été appuyée par l’adhésion massive des commerçants de la ville à la grève générale en guise de protestation contre les actes perpétrés par les groupes terroristes. Les manifestants de cette région, qui a été en première ligne de la lutte antiterroriste durant les années de plomb, dénoncent ainsi le terrorisme et appellent les forces de sécurité à renforcer leurs dispositifs pour venir à bout de ce fléau. A travers quelques banderoles et pancartes, ils disent leur refus de l’impunité et invitent l’ensemble des habitants à être vigilants. Dans une déclaration distribuée lors de la marche, les organisateurs expliquent le but de cette action. «Notre mobilisation aujourd'hui porte un message d'honneur et de dignité. Elle est à la fois la voix citoyenne qui interpelle, dénonce le pouvoir quant à son incapacité à assurer la sécurité et l'expression assumée, revendiquée du rejet de l'intégrisme islamiste sous toutes ses formes», ont-ils écrit. Décidée quelques jours après l’assassinat de quatre policiers dans cette ville côtière située à plus de 70 km au nord-est de Tizi Ouzou, cette manifestation a une forte charge symbolique. Elle exprime le rejet de la population de la violence terroriste et met en avant la mobilisation de la population locale contre les sanguinaires qui sévissent dans la région et qui multiplient les crimes et les rapts contre les habitants d’Azeffoun et des localités environnantes. Ce n’est pas la première fois que la population d’Azeffoun s’élève, unie, contre le terrorisme. C’est dans l’un des villages de cette daïra, plus précisément à Igoujdal, qu’a été créé le premier groupe d’autodéfense au début des années 90, avant que cette forme d’organisation contre le terrorisme ne se propose dans d’autres localités de la Kabylie et ensuite dans d’autres régions du pays. Visiblement stimulé par ce qui se passe au-delà de nos frontières, en Tunisie, en Libye et au Sahel, le terrorisme, vaincu dans les autres régions du pays, semble jouer les «prolongations» en Kabylie.
Sonia B.
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