(In)dépendance
Par Kamel Moulfi – Il fut un temps où nos universités recevaient des étudiants qui affluaient de tous les pays de la région et les enseignants étrangers se faisaient un point d’honneur d’y faire leurs recherches ; nos complexes industriels produisaient de la qualité ; nos grandes villes étaient dirigées par de prestigieuses personnalités, à l’image du regretté professeur Mentouri dans Alger qui accueillit le festival panafricain, c’était en 1969, etc. Les motifs de fierté quand on regarde notre passé encore récent ne manquent pas. Mais qu’en reste-t-il aujourd’hui ? L’Algérie dépend de l’étranger dans pratiquement tous les domaines, y compris pour les soins prodigués au Président. Mais plus que ça : un service public aussi stratégique et sensible, mais tout aussi élémentaire, que la distribution de l’eau est assurée dans les principales agglomérations par les étrangers. Même nos déchets seraient incinérés grâce aux sociétés étrangères auxquelles nous serions obligés de faire appel parce qu’elles maîtrisent ce savoir-faire que nous n’aurions pas. Et l’équipe nationale de football dont les héros en 1982 avaient été formés par les clubs de chez nous, par qui est-elle constituée ? Ses joueurs actuels ont tous été formés et forgés dans les championnats européens. Et, surtout, par qui est-elle entraînée ? Un Bosniaque, certes au talent indéniable, mais plus de 50 ans après la proclamation de l’Indépendance, comment se fait-il que l’Algérie soit dépourvue d’un footballeur en mesure de diriger les Verts, comme l’a fait, furtivement mais avec le succès que l’on sait, Rabah Saâdane, il y a à peine quelques années ? Ne parlons pas de tous les grands projets qui sont réalisés par des firmes étrangères, le métro, les aéroports, l’autoroute Est-Ouest, le tramway, les usines… Et, cerise sur le gâteau, «notre» affaire Sonatrach est jugée par les Italiens dont les sociétés ont, paraît-il, grandement profité de la «générosité» des corrompus qui eux sont bien algériens. Au fait, d’ailleurs, où est placé l’argent procuré par les bonnes affaires réalisées en Algérie ? Enfin, voyons, ne sommes-nous pas capables de soigner, assurer les services publics de base, construire des infrastructures, constituer une équipe nationale de football avec des joueurs du cru, instruire les affaires de corruption qui éclaboussent notre pays et rendre la justice ?
K. M.
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