Farouk Ksentini : «Personne ne peut être privé du principe de la présomption d’innocence»
La présomption d'innocence est un «principe constitutionnel du bénéfice et la protection duquel personne ne peut être privé», a rappelé, aujourd’hui mercredi, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini. «L'Etat de droit ne s'accommode nullement du lynchage médiatique et la présomption d'innocence est un principe constitutionnel du bénéfice et la protection duquel personne ne peut être privé», a souligné M. Ksentini dans un communiqué. M. Ksentini réagissait au mandat d'arrêt international lancé contre l'ancien ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, et huit autres personnes par la justice algérienne dans le cadre de l'affaire très médiatisée en Algérie et en Italie de pots de vins dite «Sonatrach 2». «L'honneur de notre pays est celui d'être et de se comporter comme un Etat de droit et même plus comme une société de droit dont la caractéristique essentielle se ramène au respect de l'individu quels que soient l'enjeu et les circonstances», a-t-il estimé. «Mais il sera observé qu'aujourd'hui à l'occasion de ce qu'il est convenu d'appeler l'affaire Sonatrach 2, un ancien ministre est médiatiquement malmené avant même que cette personne n'ait été entendue dans ses explications quant aux faits qui lui sont imputés et avant qu'elle n'ait été confrontée à ses accusateurs», a ajouté le président de la CNCPPDH. Il a considéré que l'image de la justice algérienne devant être transmise est celle d'une «institution sereine», «scrupuleusement respectueuse» de la présomption d'innocence, des règles de la procédure pénale qui commandent en l'occurrence la transmission du dossier à la Cour suprême «en vertu du privilège de juridiction institué par la loi elle-même». «Nous devons refuser les condamnations hâtives fondées sur la rumeur persistante et parfois sur la malveillance», a conclu M. Ksentini.
R. N.
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