Amar Tou exclut toute grève à Air Algérie
Alors que le Syndicat du personnel de navigation aérienne (PNC) menace, le ministre des Transports, Amar Tou, rassure en écartant toute grève à Air Algérie. «Il n'y a pas d’inquiétude à ce sujet. Je crois que la situation est calme puisqu’il n’y a pas eu de perturbation, sauf le récent arrêt de travail de quelques heures sans préavis», a déclaré le ministre à la presse en marge de la visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans la wilaya de Jijel. Selon lui, le dialogue entre la direction générale de la compagnie nationale et le syndicat du PNC, instauré il y a quelques mois, n’a jamais été rompu, affirmant que tous les problèmes posés par les travailleurs sont à l’étude et seront résolus dans les plus brefs délais. Les revendications d’ordre salarial seront prises en charges «dans la mesure du possible», ajoute le ministre qui évoque les capacités financières limitées de la compagnie qui a consenti d’importants investissements ces dernières années pour renouveler et moderniser sa flotte, et ouvrir de nouvelles lignes aériennes. Le PNC avait mené plusieurs actions de protestation, paralysant la compagnie. L’action la plus musclée a été la grève illimitée en juillet 2011. Le PNC réclamait la mise en application d’un accord signé entre le syndicat et la direction générale relatif aux avantages salariaux et à l’évolution de carrière. De leur côté, les pilotes de ligne avaient déclenché en mai dernier un débrayage «sans préavis» de quelques heures pour des revendications d’ordre salarial. Ni les problèmes du PNC ni ceux des pilotes de ligne n’ont été pour le moment totalement réglés. Les deux corps de la compagnie, sans lesquels aucun avion ne pourra décoller, sont actuellement dans l’expectative. Ils disent attendre la concrétisation des engagements de la direction. Dans le cas contraire, ils vont aller vers d’autres mouvements de grève qui vont assurément perturber le plan de vol de la compagnie. Le ministre, qui exclut le recours à la grève, a-t-il instruit la direction de prendre en charge toutes les revendications des travailleurs dans de «meilleurs délais» ? Il ne le dit pas. Mais il se montre «rassuré» et «serein» par rapport à l’évolution de la situation au sein de cette entreprise nationale qui emploie près de 30 000 travailleurs.
S. Baker
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