Le calme revient à Bordj Badji-Mokhtar
La ville de Bordj Badji-Mokhtar est totalement quadrillée en ce vendredi chaud par un impressionnant dispositif sécuritaire mis en place par la Gendarmerie nationale pour éviter de nouveaux affrontements. La tension née des heurts enregistrés mardi soir entre les communautés arabe et targuie a baissé d’un cran après le rôle actif joué par les sages. Le déploiement des forces antiémeutes à travers les points névralgiques de la ville a contribué à une normalisation progressive de la situation. Cette ville de 20 000 habitants, située à quelques encablures de la frontière avec le Mali, connaît désormais un calme précaire. La Gendarmerie nationale a procédé à une quarantaine d’arrestations. Il s’agit d’individus qui étaient directement impliqués dans les échauffourées de mardi soir. Des heurts qui ont fait six morts et une trentaine de blessés dont six dans un état grave. Les personnes arrêtées ont été à l’origine de l’exacerbation des tensions et de la provocation des heurts entre les membres des deux communautés qui ont toujours vécu dans le calme et en symbiose sans le moindre couac ni affrontement. Les comités des sages de cette ville ont vivement dénoncé et condamné ces «événements» qu’ils qualifient d’«étrangers» à la culture de paix, de respect et de convivialité connue et reconnue dans la région. La manipulation n’est pas à exclure, un vol dans un magasin ne peut pas à lui seul justifier une telle montée de violence entre les deux communautés. Il faut souligner qu’à Bordj Badji-Mokhtar, la population est un patchwork de nationalités africaines qui complique les rapports et augmente le risque de conflits ethniques.
Sonia B.
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