C’est si difficile ?
Par Kamel Moulfi – Les événements qui se déroulent en Egypte, en Syrie et dans la région nous font momentanément oublier nos soucis quotidiens très terre à terre et qui se résument pour l’heure dans un produit de base et de première nécessité qui s’appelle : le pain. Les Algérois, mais pas seulement eux, ont renoué avec cette pratique de la transhumance qui les fait passer d’un bout à l’autre de la ville pour acheter leur pain et, si possible, acquérir de quoi constituer un stock qui leur évitera de subir la même épreuve le lendemain ou les jours qui suivront. On pensait que la pénurie se limiterait à l’après Ramadhan, c'est-à-dire à l’après Aïd, les ouvriers boulangers partent au bled pour, tout à fait légitimement, y passer les fêtes en famille. Chaque année, c’est la même situation et la même explication avec, toutefois, une différence : des permanences ont été annoncées. Mais elles n’ont pas marché pour diverses raisons, les responsables se rejettent la responsabilité et on ne saura jamais qui n’a vraiment pas fait son travail. Des sanctions sont prévues, elles tomberont sans doute là où elles n’auront aucun effet et l’an prochain, il faudrait être un parfait naïf pour croire aux assurances que le gouvernement donnera sur l’ouverture des commerces le jour où l’appel du bled fera partir les ouvriers boulangers et autres artisans. Comme le ridicule n’a jamais tué personne, les autorités de la capitale nous promettent que les commerces ouvriront la nuit. Elles n’ont pas réussi à les faire ouvrir le jour, elles veulent les faire ouvrir la nuit. C’est comme pour le pain, il faut faire une longue chaîne devant la boulangerie pour acheter son pain dans les conditions d’hygiène normales mais juste à côté, sur le trottoir, exposé à toutes les poussières et tous les microbes, du pain plein les paniers est proposé à la vente. Le service public défaillant ne concerne pas seulement les boulangeries. Dans les mairies, il faut passer trois fois devant les guichets pour comprendre qu’il ne faut pas se fier aux écriteaux accrochés, censés informer le public. Enfin, bonne nouvelle : Alger sera une ville nettoyée. L’opération commencera à Bab Ezzouar. Quel exploit !
K. M.
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