Des écrivains algériens sur une liste noire pour avoir salué la destitution de Morsi
L’évolution de la situation en Egypte ne laisse pas les Algériens indifférents. Cela ressuscite chez eux un vieux débat qui a, jadis, opposé les faiseurs d’opinion entre légalistes et légitimistes, entre «éradicateurs» et «réconciliateurs». Et dans un cas comme dans l’autre, les militants islamistes font toujours preuve d’activisme à tous crins, en investissant tous les espaces et forums de débat. C’est le cas présentement en Algérie, où, sous couvert d’un observatoire médiatique sur Facebook, qui se nomme «Réseau Rasd», un groupe d’activistes algériens se livre à une campagne acharnée contre le pouvoir égyptien et, par ricochet, contre tous les régimes arabes qui résistent encore à l’offensive islamo-fasciste. Ainsi, dernière innovation de cet observatoire virtuel, une liste noire d’écrivains et de journalistes algériens soutenant le «coup d’Etat» en Egypte, appelée «liste de la honte», est affichée, avec leurs portraits, sur tous les murs. Une liste qui contient une vingtaine de noms, mais qui reste ouverte. Y figurent des noms connus tels que le romancier Waciny Laredj, son épouse, Zineb Laouedj, l’écrivain Rachid Boudjedra, le poète Abdallah El-Hamel, le poète et polémiste iconoclaste Adel Sayyad, de jeunes romanciers comme Khier Chouar, des journalistes tels que Saâd Bouaâkba. Des noms jetés à la vindicte et montrés comme des «apostats» à lapider ou à excommunier. Au lendemain de la destitution du président islamiste égyptien Mohamed Morsi, des activistes algériens se présentant comme des «intellectuels», proches des thèses islamistes, avaient fait circuler une pétition pour dénoncer le «coup d’Etat contre la légitimité démocratique», et avaient même tenté d’organiser des rassemblements de soutien à l’insurrection des Frères musulmans devant l’ambassade d’Egypte à Alger, mais leur initiative n’a pas réussi à mobiliser beaucoup de monde.
Lina S.
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