La France doit se réinventer ou périr
Des voix plus autorisées et des éminences plus techniques pourront certainement traduire en des chiffres et termes plus appropriés ce que nous allons exposer en des mots simples, sans prétention savante. La France est en récession et ne fait pratiquement plus de croissance, nous apprennent quotidiennement les médias français. Mais en vérité, c’est peu dire. La France connaît une grave crise économique et sociale qui menace de l’emporter. Comment un Etat européen, régnant encore sur un véritable empire colonial resté intact, si on s’en tient aux profits à moindres frais qu’il continue d’en tirer sans discontinuer, peut-il ainsi partir en vrille ? Incompétence, mauvaise gestion, rythme de vie au-dessus des moyens objectifs ? pourrait-on s’interroger. Pour pallier les effets de la descente aux enfers, une seule et même méthode frappée de péremption, un seul et même moyen séculaire : la prédation, la rapacité et le carnage. Encore et toujours. Contre des nations plus faibles. Comme si le monde n’avait pas évolué depuis un siècle. D’autres peuples sont contraints de faire les frais de la gabegie et du train de vie bourgeois d’une France qui rechigne à réinventer autrement son développement. La question ou le problème de la France, aujourd’hui en pleine dérive sociale, économique et financière, n’est pas de mettre toujours plus de pays ou d’ex-colonies africaines dans sa besace en y menant la guerre, des guerres prétendument « humanitaires », pour les droits de l’homme et la démocratie, ou en fomentant des coups d’Etat contre des nationalistes et des souverainistes africains, ou des chefs d’Etat insoumis à l’exécutif français ou devenus récalcitrants, pour y installer des pantins prêts à brader leur pays et ses ressources à vil prix, sous des dehors d’élections démocratiques encadrées par l’Elysée, comme cela a dernièrement été le cas au Mali. Et comme c’est le cas dans la plupart des pays africains, anciennement (?) colonies françaises : Côte d’Ivoire, Niger, Togo, Tchad, Mauritanie, Burkina Faso, Guinée, Gabon, Centrafrique, Congo Brazzaville, Cameroun, Bénin, Sénégal.
Le problème de la France, c’est qu’elle fait montre d’une absolue incapacité à se réinventer, prise en otage et dirigée qu’elle est par un groupuscule de francs-maçons complètement sclérosés et une oligarchie occulte qui ne rêve que, non pas de servir les Français et de les rendre heureux, mais de mettre la France et l’Europe au service des ambitions nouvel-ordre-mondialistes des Américains dont le scandale du programme de mégasurveillance et de contrôle planétaire, PRISM, dévoilé par le jeune informaticien transfuge de la NSA, Edward Snowden, n’est que la pointe de l’iceberg des projets obscurs états-uniens contre l’humanité. Les exécutifs successifs de la France continuent de recourir à des recettes du moyen-âge (guerres de conquête et de reconquête, butins de guerre) pour gouverner un état moderne (dont la gestion nécessite invention, management et travail), en pleine mondialisation, devant une concurrence aussi intelligente que virulente des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Ils n’ont pas de réponses aux problèmes des Français, bondissent au plafond pour une croissance (somme toute médiatique) de 0,1% (qui en réalité est de zéro, si ce n’est bien moins) quand tous les indicateurs sociaux et économiques virent au rouge sang, font du surplace et enrobent cette incompétence notoire dans des campagnes médiatiques (guerres «humanitaires et démocratiques») destinées à polir l’image de chefs d’Etat en réalité franco-dépressifs pratiquants – puisque ne croyant qu’en leurs seules thèses et solutions – et aussi désespérants les uns que les autres. Singulièrement les deux derniers, Nicolas Sarkozy et François Hollande. Français, ces deux proaméricains-là, authentiques fantoches si l’on peut dire, n’ont rien pour vous. Reprenez en main votre destinée aux prochaines élections, ou vous pouvez tirer un trait sur la «grandeur» de la France. Ouvrez enfin les yeux et voyez l’inéluctabilité de votre déclin, de votre déchéance, si une nouvelle «révolution» n’a pas lieu. Une vraie, cette fois. Pas une du genre de celle qui vous a enfermés dans cette prison dorée appelée République qui n’est en fait que l’émanation d’un pouvoir occulte qui vous oppresse et qui vous conduit dans le mur, en vous chantant des sérénades. Pays des droits de l’Homme ? C’est à reconsidérer. N’est-ce pas juste une illusion, une entourloupe sémantique ? Quand on a encadré un génocide au Rwanda et quand on a installé et qu’on soutient militairement et diplomatiquement des dictateurs en Afrique qui oppriment et pillent leurs peuples, encore et toujours, quand on sème mort et désolation en Côte d’Ivoire, en Libye et en Syrie, sous des prétextes fallacieux et franchement indignes, avec l’appui ou sous les ordres de l’ogre américain, peut-on y prétendre ? Certainement pas, à notre avis. Un de vos illustres chefs l’avait dit : «Les Français sont des veaux !» Nous laissons la déclinaison de son identité à votre sagacité. C’est malheureusement ainsi qu’ils continuent à vous percevoir, quand ils vous regardent, enfoncés dans vos canapés douillets, à déguster vins et fromages, attachés à un confort factice qui vous sera bientôt ôté avec une France en chute libre morale et économique (nous n’avons pas l’intention de vous être désobligeants, mais souhaitons sincèrement fouetter votre orgueil). Rendez-vous enfin compte que vous êtes «la prochaine Grèce» ! Ce n’est pas nous qui le disons, mais le magazine hebdomadaire britannique The Economist. Et ce sera bien pire, croyez-nous. Parce qu’on vous ment sur tout – c’est un secret de polichinelle – et vous cache tout. Les chiffres de votre économie et vos déficits – c’est encore ce journal qui le dit – sont trafiqués, pour vous donner le sentiment que votre situation n’est pas aussi désespérée. Elle l’est parfaitement ! Sauriez-vous renverser l’implacable tendance ? L’Histoire nous le dira. Pour l’heure, réveillez-vous ! Parce que l’on ne peut comprendre qu’un pays comme l’Allemagne, sorti exsangue de la Seconde Guerre mondiale et presque entièrement détruit, se relève après seulement un demi-siècle pour devenir en une soixantaine d’années, la première puissance européenne, elle qui n’a ni précarré, ni chasse gardée, ni prébende, ni monopole, ni chefs d’autres Etats aux ordres comme les marionnettes africaines aux pieds de l’exécutif franc-maçon français, ni départements et territoires d’outre-mer. Mais qui a une inventivité et une capacité d’innovation incroyable, une force de travail hallucinante et une rigueur de gestion implacable. Quand on se sait sorti de guerre, c’est une exigence prioritaire. Et le mérite de l’Allemagne est encore plus grand et plus éclatant quand on note qu’elle a d’abord dû rattraper un retard abyssal dû à l’immensité de la désolation d’après-guerre, reconstruire tout ce qui a été détruit, avant de prendre un envol fulgurant. Mais, nous semble-t-il, la France, tout aussi brisée par la guerre, mais adoubée vainqueur avec les alliés, n’en a pas tiré les mêmes leçons. Puisqu’elle s’est contentée de partager avec les libérateurs de l’Europe d’alors le gâteau du monde et de vivre du lait, non pas de son travail et de sa propre sueur, mais de celui des mamelles de ses ex-colonies (?), comme à une source intarissable. La poule aux œufs d’or et la vache à lait ont été et continuent à être pressées à souhait. Jusqu’à l’étouffement. Malheureusement, la France a changé et n’est plus tout à fait la même, sa population s’est considérablement accrue depuis lors, ses besoins aussi dans les mêmes proportions, tout naturellement. Il faut donc plus de richesses, plus de ressources minières et de matières premières bon marché, plus d’argent. Plus de lait et d’or, en somme. La vache à lait et la poule aux œufs d’or durent-elles périr, à force d’exploitation et d’abus. Elle n’en a cure !
Il se trouve justement que chaque état, même vassal, a aussi sa prétention à «l’émergence à l’horizon X» (suivez notre regard). Comment donc continuer à les vampiriser et manger leur chair sans mettre à mal leurs économies et leur développement, et sans déstructurer gravement la configuration géopolitique régionale ou sous-régionale, au péril de tous, Africains comme Occidentaux (cas de la Libye et du Mali) ? Pas si sûr que ces nombreux Etats africains acceptent indéfiniment – du moins, leurs peuples – de se laisser tondre ad vitam aeternam et de rester éternellement dans les liens du sous-développement. Ce lait cessera bien de couler un jour, et cette manne, de vous être gracieusement donnée, très chère France. Et peut-être, sera-ce d’une façon absolument brutale. On a trop tiré sur la corde. Elle va bientôt craquer. Malgré cela – c’est-à-dire malgré toutes les richesses volées à nos peuples, nos devises et gains à l’exportation engrangés avec une désinvolture scélérate dans les comptes d’opérations criminels du Trésor français, nos recettes budgétaires transportées chaque semaine (sans laisser de traces comptables) dans des mallettes en Hexagone pour aider au fonctionnement de l’Elysée, pour financer les partis politiques français, pour enrichir plus que de nature leurs responsables (droite et gauche, de façon indifférenciée) et se payer au passage des biens mal-acquis – la France continue à sombrer.
C’est ce type de relation-là entre la France et l’Afrique, judicieusement baptisée par Houphouët-Boigny Françafrique, qui tue l’Afrique… et qui tue la France ! Qui fait qu’elle n’a pas appris à innover économiquement, commercialement et technologiquement, à réétudier son marketing et sa force de vente, à accepter de perdre stratégiquement quelques recettes aujourd’hui pour en gagner davantage demain, à se battre à armes égales avec ses adversaires dans l’impitoyable concurrence commerciale internationale (où elle est gravement défaillante, ayant toujours tout reçu sur un plateau d’or à travers monopoles, prébendes, contrats léonins et prédation, et ayant fini par en être totalement sclérosée). Une ligne d’esprit (au final) qui fait qu’elle est impuissante sinon incapable d’explorer de nouvelles pistes de développement, de se remettre fondamentalement en cause et d’impulser la douloureuse, mais combien indispensable refonte de son modèle social et économique, inutilement coûteux et désormais inadapté (coût de production élevé et peu concurrentiel, coût de la vie et de l’habitat facticement élevé à cause d’impôts excessifs, démesurés, et aussi à cause de la préservation injuste de privilèges de quelques familles milliardaires – onze ou douze en tout – qui tiennent la quasi-totalité de l’économie française, qui ont toujours plus de profit, qui embauchent peu et qui s’enrichissent outrageusement). La France devra également reconsidérer sa perception actuelle du travail, dans un monde globalisé où la quête de productivité et de rentabilité et la conquête des marchés sont infernales ; un monde globalisé qu’elle appelle curieusement de tous ses vœux, sous l’égide américaine. Cette globalisation qu’elle peine à suivre et qui menace justement de la phagocyter. Et avec elle, une partie de l’Europe. Que fait la France du fruit de tout ce pillage organisé et de cette prédation scandaleuse en Afrique, depuis des décennies, et dans nos pays exsangues, pour être aussi mal en point, aujourd’hui ? L’Allemagne en aurait eu le quart que nous n’osons pas imaginer ce qu’elle serait devenue dans le monde. Voyez ce qu’elle fait avec si peu ! A la vérité, ce n’est pas la raréfaction ni même l’insuffisance (au regard des besoins actuels hexagonaux) de cette manne financière à moindre coût directement déversé dans l’économie française ou les comptes privés français qui sont en cause (elle n’a jamais manqué), mais la gestion qui en est faite. « La France n’est grande que montée sur les épaules de l’Afrique », c’est vrai, on le sait tous et on ne le dira jamais assez. Elle ne serait rien du tout sans l’Afrique. C’est à nous que la France doit son prestige. Que ce soit économiquement, militairement ou diplomatiquement (ONU). Même sous ce cliché, elle fait pitié à voir. Parce que malgré tout ce dont elle spolie l’Afrique, elle est quand même dans les cordes du déclin. Qu’en serait-il alors advenu d’elle si elle n’avait pas la mainmise sur les destinées de ces ex-colonies (?). Rien qu’à y penser, on est saisi d’effroi. Tant la médiocrité de la gestion hexagonale sidère. Mais en France, ce sont les mêmes qui s’enrichissent. Et toujours plus. Ce sont eux qui sont, en réalité, montés sur nos épaules et qui sont, à dire vrai, les seuls véritables bénéficiaires de cette manne africaine (marchés gré à gré, pots-de-vin, rétrocommissions, mallettes privées, ventes et trafics d’armes, exploitations pétrolières et minières). Le français moyen n’en voit pas la couleur ni n’en sent l’odeur. Lui qui devrait créer la richesse nationale et l’accroître. Pas étonnant donc qu’il s’appauvrisse toujours davantage. A ce rythme, il n’y a pas grand-chose à espérer de la France, parce que sa chute sera lourde et dévastatrice. C’est juste une question de timing. A moins qu’elle ne se réinvente et ne soit plus gérée comme un petit club d’amis, affairistes insatiables, enfants gâtés et capricieux, bourgeois arrogants et sans âme.
Que Dieu ait pitié de la France !
Fernand Agbo Dindé
Avec l’aimable autorisation de l’auteur
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