L’entourage du Président verrait bien Saïdani SG du FLN
Selon des indiscrétions, l’ancien président «accidentel» de l’Assemblée populaire nationale, Amar Saïdani, serait sur les tablettes de la haute sphère politique. «On ne voit pas d’inconvénient à ce que Saïdani prenne la tête du FLN», murmure-t-on dans les milieux très au fait des jeux du sérail. «Bien que cette personne qui a atterri au perchoir du Parlement, sans qu’on sache ni comment ni pourquoi, ne soit pas particulièrement appréciée par le président de la République, son entourage la verrait bien comme successeur d’Abdelaziz Belkhadem», nous confie-t-on. Ce choix «secret» porté pour cet homme largement discrédité et sans aucun charisme intervient à un moment où le conflit au sein du FLN se corse et où les deux camps se radicalisent. Ni les proches d’Abdelaziz Belkhadem ni les redresseurs ne sont arrivés à trouver un terrain d’entente pour aplanir le grave différend qui risque de faire imploser le plus vieux parti du pays. L’insistance de certains à vouloir impliquer le président Bouteflika dans cette guerre intestine vise à faire basculer le conflit au profit des pro-Belkhadem, nous explique-t-on. Et cette volonté inavouée de placer Amar Saïdani à la tête du FLN participe de cette manœuvre dont le but est de maintenir le très symbolique Front de libération nationale dans le giron du pouvoir actuel, en cooptant à sa tête un secrétaire général «encore plus docile que son prédécesseur», nous explique-t-on encore. La question demeure entière, encore une fois, de savoir si le Président est au courant de ces tractations ou si ce travail de coulisses se trame dans son dos et, sans doute, en son nom. D’aucuns voient dans l’interminable feuilleton de la bataille rangée entre frères ennemis au sein de la première formation politique du pays le début de la fin de ce parti dont il est demandé la «restitution au peuple», tant de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer que cesse l'atteinte à ce symbole de la Révolution et de l’Indépendance nationales, par des militants qui y voient un moyen de pénétrer dans les arcanes du pouvoir et d’en user à des fins d’enrichissement personnel au détriment de l’intérêt de la communauté. Une éventuelle désignation d’Amar Saïdani à la tête du FLN s’inscrira dans la politique de la cooptation de responsables «transparents» – dans le sens d’invisibles – pour éviter qu’ils ne fassent de l’ombre au chef de l’Etat, qui devra être le seul responsable politique du pays à endosser la paternité des avancées réalisées mais jamais celle des échecs que les pantins assumeront avec ou sans leur consentement. Au rythme où vont les choses, l’échéance de 2014 risque fortement de décevoir.
M. Aït Amara
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