Un sort lié au pouvoir
Par R. Mahmoudi – La crise qui paralyse le FLN depuis plusieurs mois a trop duré. Il a fallu donc un forcing du gouvernement, à travers une autorisation de tenir enfin cette session extraordinaire du comité central, pour débloquer une situation qui a fini par déteindre sur l’ensemble de la classe politique et des institutions élues. A moins de huit mois d’une échéance électorale aussi capitale que la présidentielle d’avril 2014, les protagonistes de l’ex-parti unique ne faisaient aucun cas des répercussions néfastes que leur guéguerre pouvait induire ni du vide institutionnel que leur effacement risque de provoquer. Les uns comme les autres savent pourtant que leur sort est lié au pouvoir et aux puissants du moment à qui ils continueront à servir de béquille, jusqu’à l’avènement d’une autre équipe, d’un autre président. La réalité est que le FLN, même remportant systématiquement tous les scrutins, reste loin d’être en mesure d’incarner le vrai pouvoir, et encore moins de produire, comme jadis, une idéologie politique capable de servir de paravent et de prémunir la société contre les affluents dévastateurs qui trouvent toute la latitude pour s’y insinuer. Si le jeu auquel les différentes factions et sous-faction de ce parti se sont adonnées pendant près d’une année, sous forme de guerre de communiqués, a bien intéressé les médias avides de soubresauts politiques, il est à craindre que cet affaiblissement du parti fasse l’affaire des islamistes qui, en prédateurs, guettent le moment de la chute pour s’emparer de sa proie.
R. M.
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