Des parlementaires français à Hollande : «Nous exigeons des preuves sur les armes chimiques en Syrie !»
Cinq parlementaires français de droite, dont quatre faisant partie de la commission des affaires étrangères et le cinquième de la commission de la défense, ont rendu public un communiqué dans lequel ils exigent du gouvernement français qu'il rende les preuves publiques que le gouvernement de Bachar Al-Assad est impliqué dans l'utilisation d’armes chimiques contre la population avant d'entreprendre quoi que ce soit. Les cinq signataires sont Alain Marsaud, Jacques Myard, Thierry Mariani, Philippe Meunier et Lionnel Luca. Ce pas, sans précédent, prouve, sans aucun doute, le malaise du parlement français vis-à-vis de la politique irresponsable menée par le président François Hollande et son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. «Le recours à des armes chimiques constitue une ligne rouge pour la communauté internationale, à juste titre. Aussi convient-il à cet instant d’établir les réelles responsabilités de tous les intervenants dans un conflit aux implications multiples», se sont-ils inquiétés. «Les gouvernements déclarent avoir des preuves de l’utilisation par l’armée de Bachar El-Assad d’armes chimiques, ils doivent les rendre publiques afin que chacun ait conscience des violations commises», ont-ils exigé. Selon ces parlementaires, «nul ne peut fonder une intervention militaire dans un contexte de confusion», rappelant à cet effet l’affaire irakienne et l’intervention destructrice en Libye. Les signataires ont demandé la convocation de la commission des affaires étrangères afin d’entendre le ministre Laurent Fabius et préconisé une «solution politique» pour résoudre cette crise avec le concours de toutes les parties. Jean Luc Mélenchon, coprésident du parti de gauche, rejoint les cinq parlementaires et a, lui aussi, fait savoir aujourd’hui qu’il ne faut pas faire cette guerre. «Frapper la Syrie est une erreur gigantesque, peut-être le seuil d’une guerre beaucoup plus large que toutes celles que nous avons vues dans cette région», a-t-il averti en assurant que «nous sommes des suiveurs dans ce dossier, et pour nous donner de la contenance, de temps en temps nous aboyons plus fort que le reste de la meute».
Mohamed El-Ghazi
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