Qui sera le jumeau d’Amar Saïdani au RND ?
L’entourage du président Bouteflika ayant choisi «son» homme à la tête du FLN, en la personne d’Amar Saïdani, il s’attelle maintenant à trouver l’homme «providentiel» qui remplacera Ahmed Ouyahia en tant que secrétaire général de l’autre parti de l’Alliance présidentielle, le RND. Des trois formations qui ont servi de «tremplin» pour le président Bouteflika durant ses trois mandats, le MSP, se sentant lésé dans la répartition des rôles, a dû sacrifier son président Bouguerra Soltani pour virer sa cuti et passer dans l’opposition. Ce parti a choisi son militant le plus radical pour donner à cette formation islamiste une coloration quasi extrémiste pour tenter de gagner les voix des sympathisants résiduels du FIS lors de la prochaine échéance présidentielle de 2014. Les deux autres partis, le FLN et le RND, ont vu leurs directions respectives secouées par un mouvement de redressement qui n’a rien de spontané, les responsables et militants de ces deux formations étant plutôt enclins à la discipline et au respect des ordres «venus d’en haut». Le choix d’Amar Saïdani semble se confirmer de plus en plus au FLN ; un choix qui n’étonne pas et qui, au contraire, donne le ton de ce que va être l’après-2014 qui s’inscrira de fait dans le prolongement du système actuel. Il faudra attendre de connaître le remplaçant d’Ahmed Ouyahia à la tête du Rassemblement national démocratique pour pouvoir repérer la direction choisie par les décideurs pour la prochaine élection présidentielle. Au RND comme au FLN, deux camps s’affrontent, mais aucun d’eux n’est prêt à contester l’alternative qui sera imposée par l’entourage du Président, habitué à gérer les «équilibres» politiques depuis le premier mandat de Bouteflika, pendant que ce dernier s’affairait à mettre en œuvre son fameux triptyque : faire cesser la violence, redresser l’économie et replacer l’Algérie dans le concert des nations. Plusieurs sources concordantes, aussi bien au sein du pouvoir et dans les différentes sphères proches de celui-ci qu’au sein de l’opposition et des médias, affirment depuis le premier mandat du président sortant que la plupart des désignations aux postes politiques lui échappent. Ces sources ajoutent même que le président de la République nourrit un mépris à peine voilé envers plusieurs ministres et hauts responsables qu’il ne renvoie pourtant pas, se forçant ou étant forcé à «faire avec». Ceux qui ont jeté leur dévolu sur Amar Saïdani, et qui s’apprêtent à en faire de même pour le RND, n’ont certainement pas consulté le Président au risque de lui faire subir un second AVC. Quel que soit le nom du remplaçant d’Ahmed Ouyahia, il n’aura pas été «élu» par les militants du RND, mais dans les coulisses de la présidence de la République. Dans les coulisses et non pas dans le bureau du Président.
M. Aït Amara
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