Le gouvernement prépare son lifting pour la rentrée
La rentrée sociale pourrait commencer par un changement au sein du gouvernement. Selon des sources dignes de foi, plusieurs portefeuilles ministériels changeraient de tête. Une dizaine de ministres risquent ainsi de quitter l’exécutif pour laisser place à de nouvelles figures. Notre source affirme que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, aurait déjà fourni au chef de l’Etat la liste des ministres qui doivent partir et ceux qui les remplaceront. Ainsi, le ministre de la Santé, Abdelaziz Ziari, devra bientôt quitter l’exécutif, sans gloire. Nommé en septembre 2012 à la tête de cet important département ministériel, Ziari s’est illustré par son manque de tact avec les syndicats du secteur. De l’avis de nombreux observateurs, il n’a pas su gérer les conflits sociaux qui minaient le secteur ni mettre un terme aux pénuries de médicaments. Autre ministre dont le nom est sur la liste des «renvoyés», Mustapha Benbada, en charge du commerce, auquel on reproche le manque d’efficacité dans la régulation des prix des produits qui s’envolent selon la volonté des spéculateurs, qui s’érigent en véritables maîtres du marché. Benbada s’est également illustré par sa promesse non tenue de l’ouverture des commerces durant les jours de l’Aïd. Et pas que cela. Il est également désigné comme responsable de la «bazardisation» de l’Algérie. Autre ministre partant, celui de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia. Du haut de ses 76 ans, il aurait lui-même émis le vœu de prendre sa retraite. Amar Tou, ministre des Transports, fait partie également de ceux qui seraient congédiés dès la rentrée. Il s’est distingué au cours de ces dernières années par son inefficacité à garantir une meilleure gestion des grands projets de transport qui cumulent retard sur retard. Le ministre de la Communication, Mohamed Saïd, qui aurait voulu démissionner après l’affaire de Tiguentourine qu’il a très mal géré sur le plan communicationnel, ne figurerait pas dans la composante du prochain nouveau gouvernement. En revanche, plusieurs autres ministres auraient assuré leur maintien grâce à leur allégeance au chef de l’Etat. Il s’agit, entre autres, d’Amar Benyounès, ministre de l’Environnement et de la Ville, et d’Amar Ghoul, ministre des Travaux publics. Dirigeants de deux nouveaux partis récemment agréés, ces deux ministres ont déjà mis leur «outil partisan» au service du chef de l’Etat pour la prochaine présidentielle. Quelle que soit la décision du président Bouteflika, ils resteront ses fervents soutiens. Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, dont on dit qu’il ne s’entend pas bien avec Sellal, va rester. Il sera l’un des principaux artisans de la prochaine tripartite qui se tiendra fin septembre. Le ministre de la Justice, Mohamed Charfi, ne quittera pas son poste. Il est chargé de veiller sur les différentes affaires de corruption qui sont devant la justice. Le ministre de l’Education, Abdelatif Baba Ahmed, ainsi que celui de l’Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, sont également assurés de poursuivre leur travail au sein du gouvernement Sellal. Leur maintien, affirme notre source, est lié à la nécessité d’assurer la stabilité dans ces deux secteurs névralgiques. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, en désaccord avec le Premier ministre par rapport à la politique dépensière du gouvernement, ne bougera pas non plus. Idem pour le ministre de l’Industrie et de la Promotion de l’investissement, Cherif Rahmani, auteur de la nouvelle stratégie industrielle qui sera dévoilée lors de la prochaine tripartite. Le changement devrait toucher plusieurs autres portefeuilles moins importants comme ceux de la solidarité, de la pêche, du tourisme et de la famille. De nouvelles têtes vont intégrer l’exécutif. Et c’est tout l’objectif recherché par les instigateurs de ce remaniement ministériel qui donnera aux Algériens le gouvernement qui conduira les affaires jusqu’à la présidentielle de 2014. Un gouvernement foncièrement politique dont la mission s’achèvera par l’organisation de ce grand rendez-vous électoral. Un rendez-vous décisif pour l’avenir de l’Algérie qui se trouve à la croisée des chemins.
Sonia B.
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