Un défenseur zélé de l’Etat hébreu nommé à la DGSE : la politique pro-israélienne de la France confirmée
A compter d’aujourd’hui dimanche, c’est l’ambassadeur de France en Israël qui occupera le poste de directeur de la stratégie à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). La nomination de Christophe Bigot à ce poste a été décidée le 10 avril 2013, mais elle n’a été confirmée par l’intéressé que depuis quelques jours. Ancien collaborateur de Bernard Kouchner, Christophe Bigot est présenté comme un ardent «promoteur» de la relation franco-israélienne, autant dire pro-Israël et donc anti-arabe. Ce fait constitue un indicateur important sur la politique proche-orientale que compte mener la France. On en a déjà une idée en constatant ce que Hollande met actuellement en œuvre pour contribuer à casser la Syrie et l'Egypte maintenant que les islamistes y sont vaincus. Quelle preuve de continuité, à quelque vingt ans d’intervalle, entre François Mitterrand et François Hollande ! En janvier 1992, c'est cette même France socialiste qui «exigeait» de l'Algérie qu'elle rétablisse le processus électoral pour nous imposer le FIS au pouvoir et espérer reconquérir son ancienne colonie… Justement, en 1992, Christophe Bigot était à la direction Afrique du Nord et Moyen-Orient. François Mitterrand trouvait «anormal» d’interrompre un processus «électoral» qui conduisait directement à l’Etat théocratique sans doute plus malléable au gré des intérêts néo-coloniaux français. Son penchant pour les islamistes n’allait pas se démentir comme le prouvera ensuite le soutien à la démarche de Sant'Egidio. C’était le temps de l’idée de convoquer une conférence internationale appelée à condamner le gouvernement algérien et surtout l’armée algérienne. La France socialiste ouvrait grand ses bras aux représentants islamistes qui ne cachaient pas leur complicité dans les actes terroristes qui endeuillaient l’Algérie. La campagne du «qui tue qui ?» visant à discréditer l’armée algérienne avait trouvé écho et soutien chez les socialistes en France. Au début du mois de juillet 2013, en écoutant les paroles de Hollande, on aurait cru entendre Mitterrand, ressuscité, parler de l’Algérie : «Ce qui s'est passé en Égypte, c'est un processus qui s'est interrompu et qui doit reprendre.» Mais François Hollande et les socialistes français savent fermer les yeux quand il s’agit du double jeu des islamistes d’Ennahda en Tunisie. Ils ne disent mot parce c’est la voie de l’affaiblissement des chances d’une Tunisie véritablement démocratique et surtout souveraine. Ils préfèrent le pouvoir précarisé des islamistes. En Syrie, les choses sont encore plus claires, puisque Hollande a pris carrément fait et cause pour les groupes terroristes mercenaires qui travaillent à morceler ce pays. Avec un pro-sioniste à la DGSE, la boucle anti-arabe est bouclée.
Kamel Moulfi
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