Le FFS boycotte l’ouverture de la session d’automne du Parlement
Le Front des Forces socialistes (FFS) n’a pas pris part à la cérémonie d’ouverture de la session d’automne du Parlement. Le plus vieux parti de l’opposition, qui compte 27 députés au sein de l’Assemblée nationale populaire (APN), explique cette décision par «l’immobilisme, les dysfonctionnements et le diktat du fait majoritaire au niveau du Parlement». Cela, ajoute-t-on dans une déclaration remise aux journalistes à l’APN, au moment où «la crise institutionnelle larvée et l’affaiblissement de l’Etat font courir un vrai danger à l’intégrité territoriale et à l’indépendance nationale avec le risque de vivre les mêmes évènements tragiques que les pays de la région». Les députés du FFS rappellent les raisons qui ont poussé leur parti à prendre part aux dernières élections législatives de mai 2012. Une participation qui a d’ailleurs divisé cette formation politique et qui l’a fait plonger dans une crise interne qui a duré plusieurs mois. Cette participation, affirme-t-on dans cette déclaration signée par le président du groupe parlementaire, Chafaâ Bouaïche, «était dictée par le contexte régional instable». «Elle visait, poursuit la déclaration, à remobiliser le parti et la société mais aussi à consolider l’Etat algérien et en aucune façon le régime». Le FFS insiste sur le fait que son objectif était de sortir du statu quo tant au niveau du pays qu’à l’intérieur des Assemblées. «Ceci impliquait de nouvelles règles de fonctionnement et l’abandon de la dictature d’une majorité supposée», précise-t-on. Chose qui n’a pas été faite. Les parlementaires du FFS dénoncent, entre autres, leur exclusion de toute participation aux organisations internationales regroupant les parlementaires. Ils disent également avoir regretté l’absence de débat ou d’information de la part du gouvernement sur des questions qui engageaient la sécurité et l’avenir du pays. Ils déplorent aussi la restriction des compétences législatives, budgétaires et fiscales des Assemblées. Les parlementaires de cette formation qualifient la situation de l’Algérie de préoccupante. «Les différents pouvoirs ne fonctionnent pas normalement. Les pressions sécuritaires à ses frontières se renforcent», relèvent-ils. «Pour faire face au danger immédiat et construire ensemble l’avenir, il est de l’intérêt national de ne pas se résoudre à une transition réglée dans la continuité du régime actuel et de s’atteler à la reconstruction d’un consensus national pour une alternative démocratique», conclut la déclaration du FFS.
Sonia B.
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