Le journal El-Adjoua lance «sa» télévision privée en octobre prochain avec l’argent de l’Anep
Le quotidien arabophone algérien El-Adjoua se prépare à lancer «sa» chaîne de télévision, avons-nous appris de source sûre. D’après nos sources, le début de la diffusion officielle est prévu le 1er octobre prochain, alors qu’une diffusion expérimentale a été lancée depuis quelques jours. Ce sera le troisième quotidien, après Ennaharet Echorouk, à se lancer dans cette aventure. Rien donc d’anormal qu’un journal, même d’une taille de ce petit quotidien tirant à 2 000 exemplaires, tente l’expérience de l’audiovisuel. Ce qui suscite toutefois des interrogations, c’est le fait que cette annonce intervienne quelques semaines après le scandale qui a été révélé par Algeriepatriotique concernant ce journal, faisant état d’un détournement gigantesque de la publicité institutionnelle via l’Anep, au profit de ce quotidien qui publie aussi un «supplément» sportif, qui s’est avéré être une société écran parrainée par le député et ancien bras droit d’Ahmed Ouyahia, lui-même ancien journaliste sportif, Miloud Chorfi. Selon ces révélations, ce détournement se chiffre à 113 milliards de centimes pour la période allant de janvier 2011 à septembre 2012. Ce chiffre pourrait avoir atteint 180 milliards si on y ajoute la période manquante dans le document de la régie Anep dont nous détenons une copie. Le directeur «légal» d’El-Adjoua a indirectement reconnu les faits, lorsqu’il a annoncé publiquement vouloir faire appel à ses «protecteurs» pour se défendre. Entretemps, le responsable de la presse au sein des services de sécurité qui aurait aidé ce baron – en même temps que d’autres – à se servir de la rente publicitaire si goulûment et en un temps record, a été congédié pour justement ses accointances avec les rentiers de la presse. Or, ce changement semble n’avoir eu aucun impact sur les affaires. La preuve est là. Tout le pactole ramassé indûment ira à la création d’une chaîne de télévision qui servira elle aussi pour les mêmes objectifs mercantilistes.
R. Mahmoudi
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