La mafia des généreux
Par M. Aït Amara – L’auto-interview que Hichem Aboud s’est accordée à lui-même a un seul mérite : celui de certifier tout ce qu’Algeriepatriotique a écrit sur lui. Il confirme qu’il est l’objet d’une interdiction de sortie du territoire national ; qu’il a, malgré cette interdiction, quitté le pays ; qu’il est de connivence avec Anouar Malek qui a chargé ses proches de l’héberger chez lui près de Tébessa avant de lui faire traverser la frontière clandestinement ; qu’il a bel et bien porté plainte contre son propre pays auprès d’institutions étrangères et que, donc, les deux courriers signés de sa main et publiés par notre site sont authentiques. En théorie, nous devrions remercier cet énergumène de prouver à nos lecteurs qu’Algeriepatriotique veille à vérifier l’exactitude de ses informations avec une jalouse précaution. On eût pu prendre les choses avec humour, néanmoins, si le comportement néfaste de ce crieur, rapatrié par de bienveillants mécènes disposant de l’argent public comme si c’était le leur, pour exercer sa fonction de pleurard à plein temps, ne trahissait pas une décadence lamentable de l’Etat. Car dans cette affaire qui frise le ridicule, comme dans beaucoup d’autres, c’est l’Etat qui est à blâmer. Mais existe-t-il encore, cet Etat ? «Je suis sorti sans être inquiété le moins du monde», s’enorgueillit le fugitif qui s’en est allé rejoindre les extrémistes du FIS en Suisse, avec lesquels, incubé par la justice helvétique et couvé par des ONG qui – cela va de soi – ne nous veulent que du bien, il doit certainement s’atteler à préparer, en ce moment même, un nouveau coup tordu. Et pendant que le gouvernement est aphone, que les partis du pouvoir s'automutilent, que l’opposition ronronne, que le peuple ne s’étonne même plus de cette apathie devenue normale et que les patriotes bilieux multiplient vainement les mises en garde avant que le bateau ne coule, le capitaine et ses lieutenants refusent de faire une abattée volontaire pour l’éloigner d’une tempête qui s’approche dangereusement.
M. A.-A.
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