Les Américains d’en bas à Obama et Kerry : «Non à la guerre !»
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a été sèchement interpellé alors qu’il allait prendre la parole devant la commission sénatoriale des relations extérieures. Quelqu’un, du public, lui a lancé : «Le peuple américain dit non à la guerre ! Personne ne veut cette guerre ! Lancer des missiles de croisière, ça veut dire une autre guerre, le peuple américain ne veut pas de ça, M. Kerry !» De partout, et plus particulièrement dans la proximité des va-t-en-guerre occidentaux, des voix s’élèvent et les gestes se multiplient pour empêcher une agression contre la Syrie qui pourrait conduire à une catastrophe dans la région avec des conséquences bien au-delà. Des personnalités et organisations aussi diverses qu’un ancien conseiller de Reagan, Médecins sans frontières ou des députés français, se prononcent, chacune à sa façon et avec ses arguments, contre le projet d'attaque visant la Syrie. Les élus britanniques ont donné le ton et l’exemple à suivre. Ils ont refusé à leur gouvernement l’autorisation de participer au projet américain. Aux Etats-Unis, au cœur même de la machine guerrière qui menace le monde, des élus s’opposent à l’aventure criminelle que préparent Obama et Kerry. En France, le Parlement est, pour le moins, divisé. Les mensonges utilisés par Kerry et Fabius pour convaincre et justifier les frappes envisagées ne passent pas. Personne n’y croit, en dehors des partisans aveugles de la guerre. Le souvenir de l’Irak et comment les Etats-Unis ont cherché à rouler dans la farine l’opinion publique sont encore frais dans la mémoire et servent de références dans toute discussion sur l’affaire syrienne. La coalition américano-française se voit infliger un désaveu planétaire et pas seulement de la part de sa propre «communauté internationale». Mais les déclarations d’Obama, Kerry, Hollande et Fabius, indiquent un mépris total pour ce que pensent les élus, les organisations humanitaires, les personnalités sensées et d’une façon plus générale, les gens simples, qui ne veulent plus de la guerre. A cette formidable pression de l’opinion publique internationale, s’ajoutent les appels des observateurs avertis qui font tout pour que soit évité le scénario irakien dont ont voit les résultats désastreux aujourd’hui. Seront-ils entendus par le quarteron de va-t-en-guerre américano-français? Le mouvement pacifiste réussira-t-il à s’imposer ? Il est encore temps pour que la sagesse l’emporte.
Kamel Moulfi
Comment (3)