Les justices française et italienne qualifient l’affaire Sonatrach de «blanchiment de corruption»
La justice française poursuit son enquête sur les biens acquis en France grâce à l’argent de la corruption issu de Sonatrach. La section antiblanchiment d’argent de l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière de Paris a auditionné, hier mercredi, Omar Aït Mokhtar, en sa qualité coordinateur du Mouvement citoyen algérien en France (MCAF). Ce mouvement, pour rappel, a déposé une plainte, appuyée par des documents, auprès de la justice française afin qu’elle procède à la saisie des biens et des comptes en France des personnes impliquées dans l’affaire de corruption au sein du groupe pétrolier Sonatrach. Suite à cela, la machine judiciaire française s’est mise en branle pour traquer les «biens mal acquis» des Algériens dont les noms ont été cités dans cette grosse affaire de corruption transnationale (entre l’Algérie et l’Italie). L’enquête semble bien avancer, menée par deux procureurs, Fabio De Pasquale, côté milanais, et M. Baietto (procureur adjoint à Paris). «Les services du procureur nous ont fait savoir qu’un juge d'instruction sera nommé rapidement et espèrent boucler le dossier dans un mois», précise M. Aït Mokhtar. L’affaire est déjà requalifiée à Paris. Il s’agit de blanchiment de corruption.
Premières saisies
Les premières investigations menées conjointement entre Milanais et Parisiens ont porté leurs fruits. Des résidences de Farid Bedjaoui et Omar Habour ont été perquisitionnées à Paris et deux immeubles de Farid Bedjaoui, situés sur l’avenue d'Iéna, dans le 16e arrondissement de Paris, ont été mis sous scellés. Lors des perquisitions, des coffres-forts ont été trouvés et ouverts et des dossiers importants récupérés par les enquêteurs. Ces biens ont été achetés aux noms de sociétés créées spécialement pour cela au Luxembourg et alimentées en fonds à partir de certains pays d'Asie. Des sociétés mises au nom de jeune fille de la mère de Farid Bedjaoui, à savoir Lauron Lionnelle. Une villa de haut standing à Ramatuelle a été mise également sous scellés. L’enquête qui se poursuit concerne la période 2006-2009. Pour le moment, aucun compte ou bien immobilier au nom de Chakib Khelil n'a été découvert sur le territoire français. Le coordinateur du MCAF confirme de son côté que deux mandats d’arrêt internationaux ont été reçus par Interpol. Ils concernent Farid Bedjaoui et Omar Habour. Comme nous l’avions écrit, la famille Khelil n’est toujours pas fichée à Interpol.
Sonia B.
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