Enième camouflet
Par R. Mahmoudi – L’appel solennel lancé hier jeudi, simultanément, par le président du Parlement européen et celui de la Commission européenne, depuis Saint-Pétersbourg, pour privilégier une solution politique et pacifique en Syrie, a sonné comme un énième camouflet pour François Hollande sur cette affaire syrienne, et achevé de le ridiculiser aux yeux de l’opinion publique. Après le vote hostile du Parlement britannique qui, du coup, mettait fin à une campagne hystérique du Premier ministre David Cameron, puis la volte-face de Barack Obama qui avait tenu en haleine l’humanité entière, pendant une semaine, avant de se décider à consulter le Congrès, et alors que le front antiguerre s'élargit chaque jour un peu plus, le président français se retrouve désespérément seul. Quel refuge pour lui ? Va-t-il emboîter le pas à ses alliés atlantistes, comme le lui suggèrent d’ailleurs nombre de socialistes qui cherchent, vaille que vaille, à se sortir de ce bourbier d’avant-guerre ? Peu probable. Le coup est parti. Et puis, ce n’est plus dans la tradition du chef de l’Etat, au moins depuis Jacques Chirac, de consulter l’Assemblée nationale française sur des décisions stratégiques. La décision d’attaquer la Libye en 2011, puis celle d’envahir le Mali en 2013, avaient été prises sans l’aval du Parlement qui aurait au moins permis d’habiller ces expéditions d’une légitimité aussi factice soit-elle. Il n’a, alors, plus qu’à attendre le verdict du Congrès pour s’y résigner honteusement. Mais quelle que soit la décision, il sait, tous les Français savent, qu’il a déjà perdu la manche.
R. M.
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