Flambée des prix du poulet : la fédération des consommateurs accuse le ministère de l’Agriculture
Le prix de la viande blanche ne cesse d’augmenter. Déjà à plus de 350 DA le kilogramme, le poulet risque de devenir hors de portée dans les prochaines semaines. La Fédération algérienne des consommateurs tire la sonnette d’alarme. Pour elle, la situation a atteint un seuil critique. Le lobby des spéculateurs s’est emparé du marché, alors que les institutions chargées de la régulation restent inertes. Selon la fédération, la responsabilité incombe, en premier lieu, au ministère de l’Agriculture et à l’Office interprofessionnel des légumes et viandes qui n’ont pas assuré leur mission de régulation. Pour la fédération, la mesure qui consiste à supprimer la TVA sur l’aliment de volaille n’a pas eu l’effet escompté. Reconduite pour la deuxième année consécutive, cette mesure profite plutôt aux importateurs qui ont pignon sur rue et qui optimisent leur profit sans qu’ils répercutent cette suppression d’impôt sur le prix du produit. La baisse vertigineuse des prix l’année dernière a poussé certains éleveurs à renoncer à leur activité cette année, optant pour d’autres créneaux. «La baisse du nombre d’éleveurs est utilisé par les spéculateurs comme argument pour faire augmenter les prix comme ils veulent», nous fait savoir un connaisseur du secteur. Il faut rappeler que l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a sonné le tocsin il y a plus d’un mois, prévenant quant à un risque de flambée des prix des viandes blanches à cause de la dérégulation que connaît le marché du gros. Son appel aux autorités compétentes ne semble malheureusement pas avoir été entendu. Et c’est le consommateur qui est pénalisé. La fédération des consommateurs interpelle les chalands afin qu’ils boycottent ce produit jusqu’à ce que les prix reviennent à leur seuil normal. Cela en attendant que les instances de régulation agissent et mettent à terme à cette spéculation.
Sonia B.