Valéry Giscard d’Estaing à François Hollande : «Prenez exemple sur la sagesse de Chirac !»
Le cercle des opposants contre une intervention militaire en Syrie s’élargit de jour en jour en France. L’ex-président de centre-droite Valéry Giscard d’Estaing a fait savoir dans une tribune parue dans le magazine Le Point que la France «doit adopter une attitude ferme» concernant la crise syrienne, qui, selon lui, «ne dépend pas des pulsions et des hésitations de son partenaire américain». L’ex-président Valéry Giscard d’Estaing estime que la France doit avoir une connaissance exacte des faits et de leurs responsables que seules les Nations unies sont en mesure de fournir. «Chacun se souvient des documents falsifiés concernant des armes de destruction massive présentés par le secrétaire d'Etat américain au Conseil de sécurité pour justifier l'intervention militaire en Irak, à laquelle le président Jacques Chirac a eu la sagesse de refuser de participer», rappelle-t-il. Et d’ajouter : «Quelle que soit l'horreur des frappes chimiques, il est indispensable de connaître leur nature et d'identifier ceux qui les ont décidées (…). Les médias occidentaux ont désigné comme coupable le régime de Bachar Al-Assad, mais il est nécessaire de pousser l'investigation plus loin.» Pour lui, une intervention militaire contre un Etat membre des Nations unies doit être approuvée par une décision du Conseil de sécurité et la France «doit respecter» la décision de la Russie ou la Chine qui ont le droit d’opposer leur veto, tout en constatant qu’aucun pays membre des Brics ne soutient une intervention militaire en Syrie. Pour ce qui est de la politique étrangère et de sécurité commune européenne, l’ex-président français estime que les Etats membres de l'Union européenne «doivent adopter une position commune» en préconisant la tenue d’une réunion du Conseil européen. «Le grand voisin du Proche-Orient que constitue l'Union européenne doit faire entendre une voix unique sur ce qu'il convient de faire ou de ne pas faire, au lieu de multiplier les gesticulations nationales», conclut Valéry Giscard d’Estaing. François Hollande l’écoutera-t-il ?
Mohamed El-Ghazi
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