Goebbels au Quai d’Orsay
Par Kamel Moulfi – Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, ne sait plus sur quel pied danser. Faut-il faire la guerre ou négocier ? La réponse n’est pas facile en attendant le vote incertain des parlementaires américains dont dépend la position française sur l’affaire syrienne. Et s’ils se prononçaient contre la guerre, refusant ainsi à Obama l’autorisation de la faire ? Dans tous les cas, le moyen d’agir préféré de Fabius reste de répéter les mensonges. Et le premier mensonge par lequel il commence maintenant ses discours, c’est que «le massacre chimique de Damas est prouvé et qu’il est signé». Invariablement, vient ensuite le deuxième mensonge : «M. Bachar Al-Assad ne participera à aucune négociation tant qu’il se croira invincible.» Enfin, pour faire passer les deux grosses contrevérités précédentes, il lance le troisième mensonge : «Toutes les preuves indiquent que le régime de Bachar Al-Assad est le responsable du massacre chimique.» Et quand le ministre français des Affaires étrangères veut ajouter autre chose, il tombe en plein dans sa contradiction : «Nous sommes d’accord pour dire que la solution à la crise syrienne sera politique.» Il s’enfonce encore plus quand, hop, il revient à la guerre : «Ce que nous constatons, c’est qu’il est illusoire d’espérer une solution politique sans une réponse déterminée à ce crime abominable.» Fabius est le seul à ne pas entendre ses mensonges et le seul aussi à ne pas voir ses contradictions. Alors, il persiste. Pour comprendre sa valse-hésitation, il faut écouter Bachar Al-Assad. Qu’a dit le président syrien ? C’est rapporté par les médias français que Fabius consulte sûrement. Le président syrien a rejeté les accusations de l'Occident à son égard concernant l'utilisation d'armes chimiques, dans une interview à la chaîne TV américaine CBS. Il se limite à faire constater que les preuves de l'attaque chimique présentées sont loin d'être incontestables. Pour le président syrien, la guerre américaine à laquelle participera la France contre la Syrie n’aura qu’un seul résultat : renforcer les groupes terroristes islamistes qui opèrent dans ce pays et auxquels l’armée syrienne inflige défaites sur défaites. Fabius complice des groupes terroristes ? Comment ne peut-il voir l’impasse où il fourvoie la France ?
K. M.
P. S. : Le nom de Goebbels, ici, ne fait pas référence au nazisme, mais à l'art de manipuler les foules pour justifier la guerre par le mensonge.
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