Interpol envoie les mandats d’arrêt contre Chakib Khelil et sa famille à la cellule anti-blanchiment de Paris
L’organisation internationale des polices, Interpol, vient d’envoyer les mandats d’arrêt lancés par la justice algérienne contre la famille de Chakib Khelil à la section anti-blanchiment d’argent de l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière de Paris, a-t-on appris d’une source très proche du dossier. Ces mandats d’arrêt concernent, outre l’ancien ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, son épouse et ses deux enfants. Interpol a déjà reçu, dans cette affaire liée aux scandales de corruption à Sonatrach, deux mandats internationaux contre Farid Bedjaoui et Omar Habour, deux principaux accusés dans cette affaire de corruption à grande échelle. Des mandats qui ont été transmis à Interpol plus d’un mois après leur lancement. Beaucoup d’Algériens s’interrogeaient sur ce retard. Cette nouvelle confirme la poursuite des affaires de corruption en cours au niveau de la justice. Le procureur général près la cour d’Alger, Belkacem Zeghmati, avait annoncé, le 12 août dernier, avoir lancé quinze jours avant neuf mandats d’arrêt internationaux dans l’affaire Sonatrach. Au lendemain de cette annonce, Chakib Khelil, qui plaidait son innocence, avait déclaré, de sa résidence à Washington, à plusieurs médias nationaux, être à la disposition de la justice algérienne qu’il n’avait jamais fuie ! Il y a également sur la liste des recherchés une certaine Lynda Cherouati et Mohamed Bayou, ancien responsable de la filiale de Sonatrach (SPC) basée à Londres, et un de ses enfants. A l’étranger, une enquête est menée par deux procureurs, Fabio De Pasquale, en Italie, et M. Baietto, procureur adjoint à Paris, pour découvrir les biens acquis par l’argent soustrait par des moyens de corruption à Sonatrach. Les premières investigations menées conjointement entre Milanais et Parisiens ont porté leurs fruits. Des résidences de Farid Bedjaoui et Omar Habour ont été perquisitionnées à Paris et deux immeubles de Farid Bedjaoui, situés sur l’avenue d'Iéna, dans le 16e arrondissement de Paris, ont été mis sous scellés. Lors des perquisitions, des coffres-forts ont été trouvés et ouverts, et des dossiers importants récupérés par les enquêteurs. Ces biens ont été achetés aux noms de sociétés créées spécialement pour cela au Luxembourg et alimentées en fonds à partir de certains pays d'Asie. Des sociétés mises au nom de jeune fille de la mère de Farid Bedjaoui, à savoir Lauron Lionnelle. Une villa de haut standing à Ramatuelle a été mise également sous scellés. L’enquête qui se poursuit concerne la période 2006-2009. Pour le moment, aucun compte ou bien immobilier au nom de Chakib Khelil n'a été découvert sur le territoire français. La justice italienne, qui poursuit son enquête sur Saipem directement impliquée dans cette affaire en sa qualité d’entreprise corruptrice, parle d’un réseau mafieux international. L’affaire ne fait que commencer.
Sonia Baker
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