Obama rengaine son colt
Par Kamel Moulfi – 11 septembre 2001. Il y a 12 ans, le monde, sidéré, prenait connaissance d’un fait impensable : les deux tours jumelles de New York, symboles de la puissance américaine, s’écroulaient sous les frappes de terroristes envoyés par Al-Qaïda. Aujourd’hui, comme atteinte d’une perte de mémoire, la Maison-Blanche, en dépit de l'opposition du peuple américain, continue de jouer avec le feu en voulant encore une guerre en Syrie contre un régime qui affronte des hordes terroristes affiliées à Al-Qaïda, celles qui, précisément, avait fait sauter les deux tours du World Trade Center. Pour le moment, le cowboy Obama a été contraint de descendre de cheval et de ranger son colt, imité illico presto par son suiveur Hollande. Les deux hommes n’ont pas réussi à apporter la preuve irréfutable de la responsabilité du gouvernement syrien dans le «massacre chimique» inventé par Fabius – une preuve que le monde entier attend et à laquelle personne ne croit – alors que, quasiment de partout, est montée la voix de la paix venant de gens absolument convaincus que la guerre américaine contre la Syrie serait «mondiale» dans des formes qui n’ont rien à voir avec les deux qui l’ont précédée le siècle dernier. Une aventure qui ne cherchait qu’un prétexte pour être retardée et qui sera sans doute, du moins faut-il l’espérer, annulée. C’est la diplomatie russe qui a donné ce prétexte en lançant une initiative de paix désarmante, saisie comme une vraie perche de salut par les dirigeants occidentaux, y compris ceux qui étaient tentés par la voie de la guerre. La Russie a appelé la Syrie à placer ses arsenaux chimiques sous contrôle international comme l’avait exigé le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Le gouvernement syrien a accepté. Pour Obama, dans ce cas, le recours à la guerre pourrait être évité et, du coup, il décide de temporiser, mettant dans la gêne Hollande et Fabius qui voulaient engager la France dans un conflit qui ne correspond pas à ses intérêts et dont ne veulent pas les Français. Autre grand déçu et désemparé : le groupe pro-Otan au sein de la Ligue arabe, qui ne serait rien sans les Etats-Unis. Il en est à constater l’échec de son complot contre un autre pays membre de cette instance. Le monde unipolaire dominé par les Etats-Unis aurait arrangé les valets arabes, mais les choses ont changé et, maintenant, ils sont visiblement deux à décider : les Russes et les Américains. Au sein du camp américain, il n’y a pas que des va-t-en-guerre ; c’est confirmé par les tendances qui se sont dessinées avant le vote des parlementaires sur cette question. La balance n’a pas penché en faveur de la guerre. Hollande et Fabius n’ont pas les moyens de leurs rodomontades. Alors, la chance, pour une fois, du côté de la paix ?
K. M.
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