Transfert du CCD à l’état-major de l’ANP : qui va gérer la manne publicitaire institutionnelle ?
La mise sous la coupe de l’état-major de l’ANP du Centre de communication et de diffusion (CDD), qui relevait du Département de renseignement et de sécurité (DRS), sur une décision du président de la République, met la presse écrite nationale dans l’expectative. La plupart des éditeurs ignorent comment sera gérée la manne publicitaire institutionnelle qui a toujours été l’apanage de ce service, à travers cet imparable levier de clientélisation qu’est l’Anep, maintenant que ce service a changé de tutelle. Ces éditeurs, dont une bonne majorité vit des revenus assurés par les espaces publicitaires servis par l’Anep, craignent, à terme, une levée du monopole de l’Etat sur la publicité officielle, qui serait synonyme de mort pour leurs titres. Il est de notoriété publique que certains titres en ont profité plus que d’autres. Faute d’assurance de la part d’un service qui n’est pas habitué, ni habilité à communiquer officiellement avec la presse, sur laquelle il exerce pourtant une autorité certaine, les éditeurs algériens ont peur de se faire sacrifier sur l’autel des «grandes intrigues» de palais qui se trament actuellement, où un clan tente, pour des besoins de positionnement politique, de faire l’OPA sur les appareils névralgiques de l’Etat, à savoir notamment la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA), la police judiciaire du DRS et le CDD. Ce qui explique que les journaux, dans leur majeure partie, ont évité d’aborder le sujet. Il faut certainement attendre les prochains jours pour savoir quelle orientation vont prendre les pouvoirs publics sur cette question précisément et sur tous les problèmes qu’endure le monde de la presse. Seul bémol pour l’instant, la nomination d’Abdelkader Messahel au poste de ministre de la Communication. Connu pour son ouverture d’esprit et sa proximité avec les journalistes, Messahel peut, en effet, aider la presse au moins à poser ses problèmes.
R. Mahmoudi
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