Retour à l’étatisation
Par Kamel Moulfi – Le remaniement du gouvernement a tellement focalisé l’attention sur la forme et son rapport aux changements intervenus dans le DRS, que le reste est passé inaperçu, notamment les modifications apportées aux intitulés de certains ministères. Il en est ainsi du ministère chargé de l’Industrie qui est passé en deux décennies par plein d’appellations différentes qui lui ont mêlé l’investissement, la restructuration, et les petites et moyennes entreprises (PME). Le dernier remaniement n’a pas dérogé à l’habitude et a donné un autre nom à ce département : développement industriel et promotion de l’investissement. Il n’est plus question de «PME» qui disparaît totalement de la nomenclature du gouvernement alors qu’à ses moments de gloire, ce segment de l’économie avait eu son propre ministère. De nombreux axes de la politique économique du pays, et pas seulement dans l’industrie, existent pour porter spécialement le développement de la PME, comme l’action de mise à niveau dont une nouvelle opération vient d’être lancée avec des financements conséquents. Faut-il en conclure que la priorité est dorénavant donnée aux poids lourds que sont les grands complexes (genre El-Hadjar) et les grosses entreprises (style opérateurs de téléphonie mobile) ? Et dans cette nouvelle priorité, serait privilégié le secteur public considéré comme plus apte à promouvoir les mastodontes de l’économie ? Y a-t-il eu une évaluation des démarches économiques qui se sont résumées, en fait, dans les «stratégies industrielles» tentées successivement de façon visiblement empirique ? Les approches de quelques dossiers indiquent une tendance à un retour à l’étatisation après une longue période de privatisation qui a, de toute évidence, échoué comme le prouve le feuilleton du fleuron de la sidérurgie algérienne, le complexe d’El-Hadjar, qui amorce un retour dans le giron de l’Etat après une expérience non concluante de prise en mains par un investisseur étranger. Il y aurait alors une autre lecture à faire des changements dans le gouvernement.
K. M.
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