Al-Qaradawi jugé par contumace en Egypte pour haute trahison
Le procès intenté par le chef du parti Al-Ahrar Al-Misri, Tariq Darwich, contre le prédicateur égyptien Youssef Al-Qaradawi s’ouvre aujourd’hui au Caire, indique le journal cairote Al Ahram sur son site. Dans sa plainte, Tariq Darwich accuse le président de l’Union mondiale des oulémas de «haute trahison», en s’appuyant sur les appels récurrents de l’accusé à manifester contre la destitution de l’ex-président islamiste Mohamed Morsi, son incitation à la violence et ses appels aux forces étrangères pour intervenir en Egypte. Al Ahram affirme que la Cour de cassation du Caire a fixé la date de lundi 16 septembre pour l’ouverture de la première audience du procès, pour écouter le jeune journaliste Tariq Darwich. C’est bien la première fois qu’un procès est intenté contre le prédicateur extrémiste qui a déjà à son actif plusieurs fatwas incitant ouvertement à la haine et au meurtre contre des communautés et des leaders politiques qu’il discrimine ou accuse d’apostasie, comme les chiites, le président syrien Bachar Al-Assad ou l’ancien guide libyen Mouammar Kadhafi. Lors de son dernier prêche du vendredi, il a appelé les soldats de l’armée égyptienne à l’insoumission pour réclamer le retour au pouvoir des Frères musulmans dont il reste un des mentors les plus actifs. Cela dit, Al-Qaradawi n’a plus la même aura depuis le changement survenu à la tête de l’émirat du Qatar, fin juin dernier. Le vice-président de l’Union mondiale des oulémas dont il est l’indétrônable chef, le Mauritanien Abdellah Ben Baya, vient d’annoncer sa démission, pour se démarquer des positions d’Al-Qaradawi : «Mon poste dans l’Union est incompatible avec le rôle de réconciliation que je désire incarner.»
R. Mahmoudi
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